Lâcher prise – Miriam Katin

LacherPrise Nous sommes le 27 janvier, date de commémoration de la libération d’Auschwitz. J’ai découvert cela (on se demande dans quelle grotte je vis…) sur le blog de ma copine Sophie et comme j’avais sur ma PAL une BD qui pouvait rendre hommage à cette date, voilà un petit billet malgré l’heure avancée.

Lâcher prise est une BD autobiographique. Ce n’est pas la première de l’auteur qui avait déjà raconté sa fuite de Hongrie, avec sa mère, lorsqu’elle n’avait que 3 ans. Dans celle-ci, 65 ans après, elle raconte comment son fils va lui annoncer décider vivre à Berlin et lui demander de l’aider à obtenir un passeport hongrois. Là, c’est l’horreur car Miriam ne peut encaisser que son fils se lance dans une démarche qu’elle considère presque comme une trahison. Elle va prendre sur elle et même faire le déplacement jusqu’à Berlin, somatisant et s’en rendant littéralement malade.

C’est une BD riche en émotions, on sourit, on rit mais on a également le coeur qui se serre, les tripes qui se nouent. C’est un récit plein de pudeur où le mal n’est jamais clairement dit mais distillé par petites notes. J’ai beaucoup aimé l’ironie et l’autodérision de l’auteur à de nombreuses reprises. Si je n’ai pas été séduite par le trait, je l’ai été par l’harmonie des couleurs.

Une BD que je recommande car on ne parlera jamais assez les horreurs faites aux hommes sous prétexte qu’ils sont différents de nous. A une époque où certains pensent qu’on peut « rire » de tout et salir des mémoires sous couvert d’une soit-disant liberté d’expression, n’oublions pas de faire entendre la voix de ceux qui croient en l’égalité et dans le respect de chacun dans sa singularité et dans la richesse que cette dernière engendre.

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