Un clafoutis aux tomates cerises – Véronique de Bure

    Un clafoutis aux tomates cerises est un roman à la fois frais et nostalgique. Embarquez avec Jeanne et revisitez le monde avec ses yeux de nonagénaire.

    Une amie m’avait dit, avant que j’en démarre la lecture, « tu vas voir c’est un très joli livre qu’on lit tout doucement, on ne peut pas l’avaler d’un trait ». Je ne comprenais pas trop… quand j’aime un livre, je le dévore, impossible de m’arrêter. Eh bien, elle avait raison, ce clafoutis aux tomates cerises, c’est à la petite cuillère qu’on le savoure.

    Jeanne a quatre-vingt dix ans. A travers son journal intime, nous allons passer une année complète avec elle, à son rythme. Et à cet âge-là, il ne sert plus à rien de se presser. Bien au contraire. Alors profitons avec notre narratrice et cueillons chaque moment comme s’il était le dernier.

    Et tout est prétexte à s’émerveiller : une floraison, de bonnes odeurs, la gentillesse de la factrice…

    Dans son petit village, proche de Vichy, le temps semble suspendu. Néanmoins, elle ne reste pas dans sa maison à rien faire. Bien au contraire. Elle voit ses amis, fait des parties de cartes accompagnées d’un bon crémant. Et puis, elle fait les courses, reçoit sa famille et va à la messe. Jeanne remercie chaque moment que la vie lui donne. Même si, elle le sent, chaque mois qui passe la rapproche de l’inéluctable.

    Et la maladie ou la mort de ses amis en sont une preuve. Ce n’est pas facile de voir ceux qui nous entourent s’en aller, les uns après les autres. Et l’on sent bien que tout nous fatigue chaque jour un peu plus. Un roman qui fait réfléchir sur le temps qui passe, sur le corps qui tout doucement nous fait défaut, sur la solitude. Mais ce n’est pas triste pour autant, c’est avant tout un bel hymne à la vie.

    En somme, Un clafoutis aux tomates cerises est un joli roman. Il m’a accompagnée plusieurs jours avec délice, me forçant à ralentir. Je dois reconnaître que cela a un peu contrarié mes habitudes de lecture, moi qui suis capable d’avaler un roman en deux heures. Jeanne m’a accompagnée au salon de Montaigu, puis m’a attendue chaque soir sur ma table de nuit. Pour quelques pages, pas plus. Parce qu’étrangement, on se doute et qu’on veut retarder la fin de l’histoire. Et que Jeanne, c’est le prénom de cette grand-mère qui me manque tant…

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