carte du Avec ce roman, je fais mon premier partenariat avec News Book que je remercie – ainsi que les éditions Métailié.

    Ce roman choral donne la parole à trois personnages, trois voix qui parlent d’amour mais pas seulement celui avec un grand A. Tout d’abord, il y a Jaime, qui développe des photos et s’accapare ainsi un peu de l’histoire de chacun. Les photos qu’il aime le plus ce sont celles d’Alberto, qui photographie toutes ses maîtresses dans les positions les plus intimes. Sauf une qui semble de fait occuper un statut particulier dans la vie de ce séducteur. Une véritable obsession se crée alors pour elle dans l’esprit de Jaime. La deuxième voix, c’est celle d’Alberto qui fait le récit de ses conquêtes mais nous parle aussi de cette femme, si différente pour lui. Et pour finir il y a sa voix à elle, sa souffrance et le choix ultime auquel elle a dû se résoudre. Trois voix qui se croisent, se complètent et disent toute l’ambiguité des relations amoureuses.

    J’ai adoré ce roman que j’ai lu en l’espace d’une journée. J’y ai lu tellement de phrases qui faisaient écho soit à ma vie, soit à des réflexions que je me fais souvent. J’ai aimé ces trois personnages abîmés par la vie et que même l’amour n’ont pas réussi à cicatriser. Parce que l’amour c’est bon, mais c’est si douloureux. Et pourtant les personnages prennent le risque. Et même s’ils souffrent, ils pourront se vanter d’avoir vécu. Un roman sur l’amour, certes, mais pas de pages édulcorées, dégoulinantes de bon sentiment. Le sexe fait partie intégrante de ces pages et à ce sujet-là aussi, bon nombre de questions judicieuses sont abordées. C’est un roman au sujet duquel je ne veux pas vous dire davantage, je vais me contenter de vous le conseiller, de me faire confiance.

   Deux petits passages que j’ai aimés, même si j’aurais pu recopier facilement la moitié du livre :

    – « Tu sais quoi? J’ai toujours pensé que l’épreuve du feu, c’était le petit déjeuner. Jusqu’au petit-déjeuner, on ne peut pas évaluer si le sexe a été bon. C’est comme la fin d’un film. Certains films me tiennent collée au canapé, mais une mauvaise fin brise toute la magie et, bizarrement, elle peut me faire détester chaque seconde de pellicule. Au contraire, une bonne fin peut me faire aimer n’importe quel film ennuyeux, et faire en sorte que je le rééxamine dans ma tête avec beaucoup plus d’indulgence, en trouvant des choses que je n’avais pas remarquées avant. Je crois que c’est assez commun, que ça arrive à beaucoup de monde. »

    –  » Et bizarrement, la vie de couple ne ressemblait pas beaucoup à ce monde de manque de liberté et d’habitudes que j’avais toujours imaginé. Peut-être parce que mon travail de serveur m’obligeait à être dehors presque tous les week-ends, ou peut-être parce qu’aucun de nous ne concevait l’amour comme un ensemble d’obligations, plutôt tout le contraire : un ensemble d’offrandes. Nous ne nous sommes jamais vus comme un couple dans le sens moisi du terme, sinon comme deux personnes libres et indépendantes qui décidaient – pour une durée indéterminée, qui a fini par devenir quatre ans – d’être ensemble. »

 

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