Et voici, un peu en retard, le cinquième tome des Rougon-Macquart.

    Dans ce roman, on retrouve Sergeabbé mouret Mouret, devenu abbé. En charge d’une paroisse, il tente de faire naître un peu de foi parmi les habitants de la bourgade qu’il occupe. Mais il semble qu’il n’y ait que peu de place pour Dieu dans le quotidien de ces paysans harassés de travail. Aux côtés de l’abbé Mouret, il y a le frère Archangias dont la haine des habitants n’a d’égale que sa manie de voir le mal et le péché partout autour de lui. Heureusement, il y a aussi sa jeune soeur Désirée qui a continué à pousser dans toute sa naïveté et son amour des bêtes dont elle s’occupe avec bonheur et avec un instinct très sûr. En toile de fond, on retrouve le docteur Pascal qui permet une balance scientifique de l’aveuglement religieux de son neveu.

    Tout bascule le jour où Pascal emmène Serge avec lui au Paradou, cette propriété occupée par un vieil homme et sa nièce, une sorte de sauvageonne qui vit au plus près de la nature. Ce coin de terre, sorte de paradis perdu et cette jeune femme, sorte d’Eve moderne, vont marquer ce que certains appelleront la faute de l’abbé Mouret. Mais le mal n’est pas toujours là où souhaiterait le caser.

    La relecture de ce roman a été un peu fastidieuse car je n’y ai pas retrouvé le même plaisir qu’adolescente. Même si ce tome est très réussi par sa critique acerbe et implicite de la religion, certains passages sont bien trop longuets. Les descriptions sont toujours aussi belles mais nombreuses et répétitives. Et peu d’action pour contrebalancer l’impression de lenteur. Si ce cinquième volume a beaucoup d’importance dans le projet de Zola et permet de donner le ton quant à ses convictions religieuses, je ne peux m’empêcher de ne pas le trouver assez bien structuré. Malgré des chapitres courts, un corps découpé en trois parties, le roman manque de souffle. Ainsi, la deuxième partie est à la fois une merveille au niveau des sens mais manque cruellement de rythme. De plus, l’amnésie de Serge manque un peu de crédibilité. L’enchaînement sur la 3e partie est plus réussie et la fin du roman est d’ailleurs ce qu’il y a de plus réussi dans l’économie de ce tome. 

    Un peu moins savoureux donc mais le plaisir de trouver Pascal dans ce roman, sorte de double de Zola qui met en place son projet et reviendra dans le dernier tome de la saga afin de poser la dernière pierre de l’édifice.

    L’avis de Pimprenelle dans la journée. La miss a souffert et j’espère que cela ne l’empêchera pas de poursuivre l’aventure avec moi.

 

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