Voilà un roman dont on ne ressort pas indemne. Nelly et Marnie sont soeurs et elles ont pour parents deux véritables épaves.

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Enfin… avaient… puisque quand le roman démarre, on les retrouve en train de les enterrer au fond du jardin, tentant de les recouvrir d’une plantation de lavandes, afin de cacher leur décision mais également l’odeur de corps en décomposition. Les deux filles ne veulent être ni placées, ni séparées et n’ont donc eu d’autre idée que celle-ci. Va commencer une vie de débrouille et de mensonges qui n’est pas sans risque. Mick, le dealer du coin veut récupérer de l’argent auprès du père des filles et il abuse régulièrement de Marnie. Et puis, en face, il y a le voisin, Lennie qui semble vouloir les aider mais dont tout le monde dit beaucoup de mal. Puis il y a ce grand-père qui surgit de nulle part et veut reprendre un rôle dans leur vie… on peut dire qu’il a choisi son moment…

    Ce roman repose sur le récit des filles et sur celui de Lennie. Leurs voix s’enchaînent et se complètent afin de raconter une histoire des plus glauques, une de ces histoires de quartiers mal famés dans lesquels les choses les plus infâmes arrivent aux enfants notamment. Ce récit de la vie de gamines esquintées par la vie et leurs parents prend vraiment aux tripes, page après page. De plus, le fait que cela soit rendu par leurs propres paroles, avec la naïveté de Nelly et la vision désabusée de Marnie, renvoie les propos et les situations avec encore plus de violence à la face du lecteur.

    Un très beau roman mais qu’il faut lire les tripes bien accrochées.