cul_du_diable    Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous, c’est un super bouquin et je remercie ma copine Leiloona de me l’avoir prêté.

   Ce petit livre est vraiment l’assurance d’un bon moment. Anna Bravo est une jeune femme dynamique et pleine d’ambition. D’ailleurs, elle est le bras droit de Noël, ministre aux dents longues briguant le mandat de Président de la République. Anna aime se mirer et soigne particulièrement son image. Elle n’est pas spécialement jolie et se veut donc en contrepartie irréprochable. Lors d’une exposition, elle a un coup de coeur pour un miroir de Murano, incrusté dans « un petit meuble d’angle vénitien du début du XVIIIe siècle ». Mais le reflet que ce miroir va lui renvoyer va bouleverser sa vie et sa vision du monde.

   On pourrait croire que ce livre va s’inscrire dans le fantastique. On est très vite détrompé, c’est un livre qui fait un sort à la vanité, et au règne du paraître. L’auteur traite d’ailleurs à merveille de cette problématique.
    Autre qualité du livre son style : l’auteur né à Beyrouth fait le choix d’écrire en français, qui n’est pas sa langue maternelle. Et la langue est belle, les expressions ciselées. Ce n’est pas la première fois que je prends plaisir avec ces écrivains qui choisissent le français comme langue de plume.
    A noter aussi une scène d’anthologie : après avoir lu le premier chapitre, vous ne verrez plus votre brosse à dents de la même manière (rires). Je me suis d’ailleurs demandée dans quel bouquin je m’étais embarquée.
    Je n’ai pas pu m’empêcher tout au long du livre de voir dans les allusions à la politique française une ironie marquée quant à notre paysage politique actuel.
    Je lirai d’autres titres de cet auteur car j’aime vraiment beaucoup son écriture.

Deux citations qui ont retenu mon attention :
* « Forte de cette vérité, elle remonta chez elle et alla se ressourcer devant le miroir de Murano, symbole de cette adéquation parfaite entre l’être et le paraître, qu’elle avait constamment recherchée, qu’elle avait longtemps cru pratiquer, mais qui, lui semblait-il maintenant, l’avait jusque là éludée. »

* « Elle était bouleversée. Plus que bouleversée : choquée. Choquée à l’idée qu’elle ne pourrait jamais être en adéquation à la fois avec elle-même et avec les autres. Entre les deux, il lui fallait choisir, car elle n’était pas de ceux qui servaient plus d’un maître à la fois et cette double nature du miroir ne l’agréait aucunement. »

Vous pourrez lire d’autres avis sur ce livre sur différents blogs : Leiloona, Amanda, Cuné, Yueyin