larmes interdites    Tout d’abord, je dois plaider coupable pour la parution très tardive de mon avis sur ce livre ; livre qui m’a gentiment été envoyé par Plon et Babelio. Une première tentative s’était révélée infructueuse pour des raisons que je ne m’explique pas puisqu’au final, j’ai adoré ce livre.

    Ce livre raconte l’histoire d’une petite fille née au Cambodge en 1973. Elle naît dans une famille aimante et n’a d’yeux que pour son papa. La vie de cette enfant démarre bien mais le contexte politique va en décider autrement. En effet, sa famille comme tant d’autres va être déportée dans un camp de travail par les Khmers rouges. Désormais, une seule entité doit être respectée, L’Angkar à laquelle tout est dû et pour laquelle toutes les horreurs sont permises. L’enfant va donc être projetée avec violence dans un monde de privation, de peur ; dans un monde où les bébés meurent à peine nés, où les adultes sont executés sans raison et sans sommation, où la faim est la seule compagne.

    Ce livre est poignant du début à la fin. Comment retranscrire ici l’émotion qui m’a saisie de part en part ? J’aurais presque envie de vous dire de le lire, un point c’est tout. J’ai beau lire des récits révélant les souffrances infligées à certains peuples, notamment aux enfants, je ne m’habitue pas et je ne peux toujours pas m’expliquer la cruauté de l’espèce humaine. Ne vous méprenez pas, je ne prépare pas un discours pour la prochaine élection de Miss France (je suis hors-concours), ni une allocution du genre « je n’aime pas la pauvreté dans le monde, les méchants, etc », mais tout de même… Je me suis sentie impuissante à la lecture de ce témoignage. Certes, c’est important de lire ce genre de livre, de ne pas se voiler la face. Mais on reste un bon petit lecteur occidental, on referme le livre, on a pleuré, frémi. Et puis ? On reprend sa vie pendant que tout fout le camp pour les enfants d’une bonne partie de notre monde. Et qu’ai-je fait depuis que j’ai séché mes larmes ? Rien… oui, je sais…

    Ceci dit, je conseille vraiment cette lecture car cela ouvre des perspectives sur le génocide qui a eu lieu dans cette partie du monde et sur un pan de l’histoire que tout le monde n’appréhende pas à sa juste mesure. Une belle écriture pour un sujet des plus touchants.