gaudé  Dès que j’ai vu qu’un nouveau livre de Laurent Gaudé était paru, j’ai foncé en librairie, impossible de faire autrement. Bien que ce soit des nouvelles, genre que je n’affectionne que très moyennement, la perspective de découvrir ce qui venait de la plume d’un auteur que je considère comme un meilleur des auteurs contemporains était d’ores et déjà une promesse de plaisir littéraire.

    Comme je disais, pas de roman cette fois mais des nouvelles, quatre textes d’une force poétique qui m’ont charmée, disons-le tout de suite.

Les deux premières m’ont surtout plu par leur style, un peu moins par l’histoire.

    La nouvelle éponyme est assez étrange, elle relate la passion de Zio Négus, qui vient de mourir, pour Frédéric II. Le narrateur revient au village dans lequel l’homme a vécu et fait le récit de ce que fut cet homme si particulier dans son attitude et ses actions.

   La deuxième nouvelle « Le bâtard du bout du monde » devrait séduire les amateurs de culture antique puisque le narrateur est un bâtard royal et qu’il va assassiner son père, l’empereur. Un récit qui relate le déclin d’une époque à travers un homme qui semble annonciateur de la fin d’une ère.

    La troisième nouvelle, « Je finirai à terre » est ma préférée sans hésiter. Un soldat vient annoncer à un vieux paysan la mort d’un de ses proches. Le paysan est des plus inquiets car dans le haut de sa maison, une étrange présence semble s’être révélée. Il y a dans cette nouvelle une personnalisation de la Terre qui fait dire que Laurent Gaudé n’a rien à envier à nos grands poètes. Et cette histoire offre une déclinaison du mythe du Golem qui est une histoire qui m’intéresse beaucoup. Coup de coeur.

    La dernière nouvelle, « Tombeau pour Palerme » raconte l’histoire d’un homme qui se sait menacé. Un de ses amis vient de mourir dans l’explosion criminelle d’une voiture et il sait qu’il est le prochain. Un récit très fort d’un homme qui sait que sa fin arrive et l’attend avec plus ou moins de sérénité. Un très beau texte aussi.

 

    Il est toujours difficile de résumer des nouvelles car leur côté fulgurant fait qu’on ne peut s’aventurer trop loin dans le récit sans craindre d’en déflorer une part au lecteur à venir.

    J’ai aimé retrouver la plume de Laurent Gaudé et je vous conseille de faire comme moi.

    Je vous invite à aller lire l’avis de Noann