monde sans oiseaux

    La rentrée littéraire, c’est aussi les premiers romans. Difficile moment pour se lancer, pari osé. Et à mon goût ici, pari réussi.

    « Petite Boîte d’Os », c’est le nom étrange du personnage de ce roman. Elle habite sur les bords d’un lac, quelque part dans un pays nordique. Son père est le pasteur de leur communauté ; il est aussi terre à terre que la mère est tête en l’air. Le frère, quant à lui, est un être quasi animal, vivant avec ses chiens. Rien n’est normal dans ce roman… des cochons fluorescents nagent dans le lac, là même où sont ensevelis les morts. Au côté de la narratrice, il y a aussi son amie Blanche et l’étrange vieux Joseph dont elle s’amourache et qui deviendra son mari.

    Je vais avoir du mal à vous parler de ce roman que j’ai pourtant vraiment beaucoup aimé. Il faut accepter de ne pas tout comprendre au départ, de se laisser déstabiliser par le cadre, par les personnages, par les mots. Il faut accepter de se laisser porter par la beauté de la langue, par la beauté des images. Mais attention, tout n’y est pas léger, au contraire. « Petite Boîte d’Os » va d’étape en étape, vit dans une ambiance proche du premier jour avec la fin du monde. L’ambiance est comme moite et oppressante, la langue est belle et cruelle à la fois. Je pense pouvoir dire que la narration se rapproche de celle d’un conte merveilleux : rien n’est normal pour nous, alors que c’est le quotidien des personnages qui y vivent. Et puis derrière tout cela, il y a tant de beaux messages, tant de phrases qui font réfléchir. Et tout cela, condensé en seulement 106 pages. Voilà un bel ovni de la rentrée littéraire ! Un des romans à ne pas rater ! 

    Les billets de Jérôme et Maryline

Rentrée 2013