C’est encore grâce à ma Noukette que j’ai pu me lancer dans cette lecture. Mourlevat, c’est l’incontournable en jeunesse, celui

Silhouette

sur lequel on a envie de se ruer dès qu’il publie quelque chose, celui que l’on attend fébrilement entre deux sorties.

    Cette fois-ci, l’auteur se lance dans les nouvelles, là où on a l’habitude de le lire sur un format plus long. Des nouvelles assez noires que l’on aurait pu sans peine lire dans une collection qui ne se serait pas destinée en premier aux jeunes lecteurs. Des nouvelles réussies même si je ne les ai pas toutes aimées de la même manière.

    La nouvelle éponyme qui ouvre le recueil donne le ton… Une femme adule un acteur. Elle va donc postuler pour figurer dans son prochain long métrage. Et surprise, elle est retenue et tourne une scène avec lui. Ce qui devait faire sa fierté et celle de sa famille, va en fait se transformer en véritable cauchemar.

    J’ai beaucoup aimé « Case Départ » et l’ironie du sort qui frappe ce pauvre môme (mais aussi le secret qu’il va devoir se traîner) à la fin de la nouvelle. « Pardon » montre bien à quel point, on finit toujours pas payer ses erreurs et que la justice nous rattrape toujours. La nouvelle « Love » m’a littéralement scotchée par sa violence morale mais aussi par le personnage de la logeuse anglaise que j’ai trouvée à la fois déjantée et touchante. Je pense qu’il y avait là matière à faire un roman de cette histoire. « L’accord du participe » m’a beaucoup faite rire, d’autant plus quand l’histoire se renverse : très bien pensé et très drôle ! La nouvelle « Mon oncle Chris » est celle qui m’a le plus émue ; j’ai été bouleversée par la complicité entre cet oncle et son neveu, mais aussi par la force de la révélation que fait l’oncle à l’enfant. Très belle histoire. « Les jolis nuages » raconte le départ à la retraite d’une enseignante et son voyage à Haïti : j’ai beaucoup aimé. La toute dernière nouvelle parle d’un homme qui voulait écrire et se faire publier… et qui y arrive, en quelque sorte… J’ai été un peu moins emballée par « Ouessant » et « Dom Juan », sans doute parce que les chutes m’ont moins retournée. 

    Dans l’ensemble, je recommande fortement ce recueil, que j’ai lu d’une traite.

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