tu_devrais_voir_qq1    Voilà un roman dont le titre promettait tout un programme. C’est sur le blog de Clarabel que je l’ai découvert et il n’a pas tardé à atterrir en très bonne place sur ma PAL. Merci encore pour cette découverte.

De quoi ça parle :

    Sarah est une jolie jeune femme qui travaille comme secrétaire médicale. Mais pendant son temps libre, Sarah écrit. Du moins, elle essaie : car personne n’a jamais vu ce qu’elle écrit. Sa vie semblait bien réglée même si avec Julien… Parce que c’est sûr, elle aime Julien mais c’est le mari de Fatiha, sa meilleure amie. Et que ce n’est pas si simple.
    Mais un jour, il est là. Qui ? Janvier. Comment ça qui est Janvier ? Là est bien le problème. Il est apparu un beau jour dans son champ de vision et elle est la seule à le voir. Insidieusement, cette vision va prendre tout l’espace dans sa vie. Et Sarah va s’apercevoir que son écriture peut agir sur les comportements de cet homme étrange.

Ce que j’en ai pensé :

Je me suis régalée car la narration est agréable et que le roman se lit tout seul. J’ai vraiment aimé l’insertion de cet homme dans sa tête, comment ce qui semble de la folie l’envahit peu à peu, comment en tant qu’écrivain elle va décider des faits et gestes de celui qui semble être un personnage sorti de son imagination. Car tout ce que Sarah écrit, Janvier l’éxécute. et ce, jusqu’à la fin. Ou presque car la fin est un véritable coup de théâtre. Emmanuelle Urien joue à la perfection avec la porosité entre la figure de l’écrivain et celle de son personnage. Je vous le conseille vraiment.

Un petit extrait qui montre jusqu’où Sarah va avec son personnage :
* « Qu’est-ce qui m’a pris, arrête, maintenant. Derrière ses paupières, elle recompte les pages, encore dix jusqu’au mot fin, Neuf, encore huit, cela n’en finit pas, Arrête, il n’arrêtera pas, c’est elle qui a écrit l’histoire, elle qui a voulu, elle regrette les phrases devenues trop longues, trop de vigules, aucun point, pas de quoi reprendre son souffle, il s’exécute et elle subit, les yeux clos elle s’abandonne à sa prose crue et violente, elle n’essaie même plus de jouir, elle a mal, le corps le coeur et l’âme en boule, elle est humiliée. C’est lui qui la manipule, elle est la marionnette, C’est du viol sauf que personne ne l’entend dire non. »