Contrecoups – Nathan Filer

Contrecoups    Encore une chronique en retard… Voilà bien six semaines que je l’ai lu. Et ce n’est pas par manque d’enthousiasme que je ne l’ai pas chroniqué. Au contraire, c’est un roman assez spécial, qui mérite qu’on s’y attarde.

    Ce roman, c’est l’histoire de Matthew, 19 ans, schizophrène. Dans ce récit, il nous raconte ses dix dernières années. Enfin, il essaie parce que ce n’est pas facile. Son passé est douloureux, les gens disent qu’il est malade et retrouver le fil de tout cela, eh bien, il peine parfois notre Matthew. Et puis comment parler du décès de son petit frère des années auparavant ? Comment faire comprendre comment tout cela est arrivé et comment tout cela a entraîné tout le reste ? Comment expliquer ses parents, sa grand-mère, l’hôpital ? Surtout quand on est schizophrène…

    Les avis sur ce livre sont très différents et je le comprends aisément. C’est un roman très particulier notamment par son choix de narration. L’auteur, infirmier dix ans en hôpital psychiatrique, prend le parti de confier la narration à un jeune homme atteint de la maladie. Et il essaie de calquer au mieux son ressenti. Parti audacieux, il faut le reconnaître.

    Personnellement, si je n’ai pas développé de réelle empathie vis à vis du personnage (cependant, je ne pense pas que ça ait été le but recherché par l’auteur), j’ai vraiment aimé me sentir plongée de plein fouet dans la « folie », les angoisses et les errements du personnage. J’ai trouvé cela drôlement bien fait. J’ai dévoré ce livre en deux jours, embarquée par l’agitation du personnage- narrateur.

    L’auteur retranscrit-il bien la folie, la schizophrénie ? J’ai lu quelques critiques à ce sujet. Personnellement, je n’en sais rien car j’ignore quasiment tout sur ce sujet. Par contre, j’ai trouvé qu’on ressentait vraiment bien la manière dont le personnage était déboussolé, malmené par lui-même. Et puis toute cette détresse, malgré l’amour, des personnes qui l’entourent.

    Les avis d’Anne-Sophie, Cajou, Hélène, Karine, Soukee

20 réflexions au sujet de “Contrecoups – Nathan Filer”

  1. Je ne sais pas si j’ai envie de le lire, je crois que pour tout ce qui concerne la folie, je préfère de loin la distance, et si l’auteur est « dans le milieu », il se servira forcément de son expérience … donc je ne préfère pas. Même si je passe à côté d’un joli roman. Il y en a tant, de toutes façons …

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  2. Je ne suis pas emballée par ce titre. J’ai peu aimé la forme et j’ai souvent eu l’impression de lire un roman pour ado. J’ai néanmoins pleuré à la fin.

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    • C’est vrai que le titre est moyen et la forme peut embêter. Néanmoins, je trouve qu’elle s’y prête bien. Mais c’est un roman pour ado, non ?

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  3. Tu as en effet plus apprécié que moi cette plongée dans la folie, notamment avec la narration à la première personne. C’est vrai que ça m’a laissée de marbre… 😉 Les avis divergent vraiment beaucoup sur ce roman.

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  4. Je suis d’accord pour le style et l’effet d’être dans un autre mode de pensée. Mais je suis restée externe et je suis moins enthousiaste que plusieurs. Et d’accord avec toi, ça ne fait pas du tout témoignage.

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  5. Nous pouvons être surpris par l’écriture rapide, saccadée et des allers-retours avec le passé et la période actuelle où il rédige. Cela permet aux lecteurs de vivre avec lui ce qu’il a dans la tête et de connaître la perception qu’il a de son environnement et des individus qui le compose.

    C’est une belle découverte de la rentrée littéraire !

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