Couple, mais qu’est-ce que c’est ?

   couple Si l’on en croit les gens, les magazines, la télévision, c’est le Graal à atteindre. Mais qu’est-ce que c’est, d’abord, d’être en couple ?

    Je me suis d’abord penchée sur la définition du couple proposée par le TLF (j’adore les mots et le sens caché qu’ils portent parfois). Malheureusement, rien de bien croustillant ni  de bien caché. C’est être deux : « Ensemble de deux êtres, de deux choses ». Pour les êtres humains, on parle d’amour, de liens du mariage. Pour les animaux, de procréation… Oui, je sais, vous me voyez venir de loin… Mais pas tout de suite…

    Tout d’abord, on pourrait s’étonner de l’expression « être en couple » bien plus répandue que celle « être un couple ». J’ai cette impression qu’être en couple, c’est rassurant. Mais être un couple, c’est bien plus compliqué. En effet, cela suppose d’avancer ensemble dans une même direction, de faire front ensemble, d’être là pour l’autre. Malgré des divergences possibles, évidemment. Et pour être honnête, je trouve que c’est une alchimie difficile à trouver, bien loin de ce que l’on veut bien nous faire croire. Et quand les portes se ferment.

    Alors, on pourrait me dire « Stephie, toi qui vis seule depuis pas mal d’années, pour qui te prends-tu de parler de ça ? ». Déjà, je pense que ne pas vivre une situation à un moment donné, nous interdise d’en parler. Je suis souvent exaspérée d’entendre des gens dire, par exemple « Tu ne peux pas comprendre, tu n’es pas / tu n’as pas… » Je vous laisse rajouter la mention de votre choix.

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J’ai longtemps vécu en couple… plusieurs fois… mais aujourd’hui je me demande si nous en étions vraiment un.

    Je suis souvent surprise de voir les gens renoncer à leur individualité à partir du moment où ils « deviennent deux ». Refuser telle ou telle activité parce que ce ne serait pas gentil pour l’autre. Sauf que l’autre ne s’arrête pas de vivre sans nous, il peut avoir des activités en autonomie, non ? Enfin, je ne critique pas, je n’ai pas fait mieux. Ou si, mais pas parce que je l’avais vraiment décidé, pour être honnête.

   Je sais que vous vous dites que je ne pense qu’à cela mais le principal problème dans le couple, c’est le sexe. Je ne reparlerai pas de ce que j’ai déjà débattu avec vous il y a deux semaines, mais j’aimerais poser une question. Peut-on encore être un couple quand il n’y a plus de désir, ou presque plus ? Ne devient-on pas des amis à ce moment-là ? Comment peut-on aimer sans désirer ?

    Evidemment, l’attirance sexuelle ne suffit pas à faire un couple, à le définir. Evidemment, cela évolue avec la longévité du couple. L’attirance peut également passer par une grande tendresse, un besoin de toucher l’autre, de l’étreindre, de sentir sa peau (sans forcément faire l’amour tous les jours). Mais quand il n’y a vraiment plus cela, est-on encore un couple ? Ou une paire de complices ?

    Bon après, j’ai envie de dire, le plus important c’est d’être sur la même longueur d’ondes. Mais tout de même, j’ai du mal à comprendre…

    Alors pour vous, qu’est-ce qu’un couple ? Et quand cesse-t-on d’en être un ?

Le dimanche

28 réflexions au sujet de “Couple, mais qu’est-ce que c’est ?”

  1. C’ est drôle, mais je me retrouve dans ce que tu dis. Quand je fais le bilan aujourd’hui, j’ai plusieurs fois été avec des garçons, dont aujourd’hui je me demande si nous étions un couple.

    J’ai du mal à mettre une définition sur le terme. Pour moi c’est prendre soin l’un de l’autre. Mais au final, est ce que les amis, ou la famille proche, ne font pas ça également ?

    C’est certain que le sexe tient une place importante, mais quand il n’y a plus que ça, on fait comment ? (Oui moi j’ai le problème inverse…).

    Je suis un peu perdue je te l’avoue…

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  2. Certains vivent encore et toujours un grand désir sexuel, sans rien de plus en commun que ça et là gestion du quotidien . D’autres n’ont plus de désir l’un pour l’autre, parce que c’est compliqué à entretenir, parce qu’ils le trouvent ailleurs mais se respectent et ont des buts, des rêves et des envies en commun.
    Qui est davantage un « couple » que l’autre ? 🙂
    Pour moi le couplé n’est pas un état, on n’est pas « en couple » on est un couplé mais plutôt on fait un couple. C’est compliqué, dur à maintenir. On est trois en fait: soi, le partenaire, et notre couple. Il faut savoir faire de la place aux trois. C’est tout un défi. C’est facile de tomber amoureux, difficile d’aimer et de construire sur la durée, de voyager ensemble et de chouchouter ces trois membres du couple alors que chacun évolue et traverse ses propres mini tempêtes.
    Pour moi un couple c’est ça, je crois. Beaucoup de volonté, de « travail  » ,de compréhension, de patience, de tolérance, de pardon. C’est loin d’être aussi facile que les contes nous font croire .mais c’est aussi plus beau. Parce que s’aimer encore après des années d’agacement, dengueulade, de coup de tête, de réconciliations, d’accidents de la vie pour l’un ou l’autre, c’est un vrai défi.
    Dans tout ça tu vois, je trouve que le s’exerce n’est qu’un élément parmi d’autres. Il est important mais chacun essaie de trouver sa solution. Le pire étant -à mes yeux – de croire qu’il existe une solution universelle qu’on trouverait dans un magazine (féminin ) 😉 .

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  3. Ma définition du couple passe par l’équation 1+1 = 3. Deux individus distincts et autonomes, et la somme de ces deux individus.. Je n’aime pas trop l’idée de « je suis un couple » , car déjà ce « je suis » est souvent assimilé à des tragédies, et ensuite parce que je ne peux pas concevoir que le concept même de couple puisse reposer sur un seul des deux partenaires.
    Personnellement, je vis une relation amoureuse avec quelqu’un qui vit à 500 kms de moi… Cela ne nous empêche pas de nous penser « en couple », car nous nous sommes fixés pour but d’avancer ensemble,…le plus loin et le plus longtemps possible… Voilà pour moi , en partie, la définition du couple.
    À cela je rajouterai bien sûr le respect mutuel, le plaisir d’être ensemble, le partage de moments beaux et moins beaux, le sexe bien sûr et la tendresse aussi et la possibilité de se dire Stop quand il n’y a plus tout ça… Voilà mon avis !

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    • Ce n’est pas « je suis un couple » mais « nous sommes un couple ». Ce qui ne signifie pas que l’on oublie son individualité 😉
      Merci pour ta réflexion qui amène de l’eau à mon moulin 🙂

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  4. (suite)
    J’ai mis le sexe en dernier.. Même si c’est important, bien évidemment, il n’est qu’une des composantes du couple.

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    • Je ne suis pas d’accord avec le qu’
      Il en est une composante essentielle, mais sur le même plan que tout le reste.
      Je pense que cela doit faire partie d’un équilibre. Quelque chose de normal que l’on veut partager avec l’être aimé 😉

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  5. J’aime beaucoup la distinction être en / un couple.
    Quand on est jeune, on rêve d’être en couple, de ne pas être seul pour affronter les difficultés de la vie d’adulte, sans finalement prêter davantage d’attention au partenaire. On s’aime (aka on se désire / on ne se dispute pas / l’autre est gentil, nous fait rire…), on se met en couple et voilà, on a tourné le dos et l’horrible solitude.
    Puis, en vieillissant, quand la rupture survient, on réfléchit davantage à ce que l’on désire. On ne veut plus être en couple, mais être un couple. D’où la difficulté, parce qu’il ne s’agit pas seulement de trouver quelqu’un, mais trouver quelqu’un qui partagera une vision de la vie suffisamment proche de la nôtre pour que le couple s’harmonise. Et là, mystère sur ce que cela peut vouloir dire.
    Je pense que les couples qui durent ont trouvé le mode de fonctionnement qui satisfait les deux, qu’il s’agisse du sexe, des engueulades, de la complicité intellectuelle etc., voire plusieurs mélangés ! Il n’y aurait donc pas une définition du couple, mais plusieurs, d’infinies déclinaisons en fonction des personnalités des deux partenaires… Je préfère d’ailleurs le terme partenaire (même si connoté juridique) à celui de compagnon. Le compagnon accompagne, est à côté, soutient, n’existe que par rapport à soi. Alors que le partenaire a sa vie propre, il est avec nous parce qu’il y trouve aussi son intérêt.
    Mais ce qui me surprend toujours c’est pourquoi toutes ces interrogations sur le couple ? A l’époque où le couple était l’habitacle de la reproduction, cela se comprenait mais aujourd’hui ? Le désir de ne pas être seul est-il lié aux diktats sociaux ou à un besoin viscéral de l’être humain de ne pas être seul ? On parle de l’instant grégaire, mais celui-ci n’inclue pas nécessairement le couple, on peut être célibataire et entouré d’amis qui feront office de soutiens ponctuels quand nécessaire (les amis accompagnent, donc plus besoin de compagnon…).
    Qu’est-ce qui paraît tellement enviable dans le fait d’être un couple et qu’on ne pourrait pas avoir tout en étant célibataire ?
    Tu es rude quand même, Stephie, de nous faire ainsi nous triturer le cerveau un dimanche matin ! 🙂

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  6. Ma réponse va sûrement paraître niaise mais être en couple c’est admirer l’autre ce qui engendre échange/discussion et sexe. Lorsque l’admiration que l’on avait pour l’autre disparaît alors le couple aussi disparaît car moins l’envie de communiquer et de partager avec la personne et donc plus de plaisir charnelle. Cependant cela n’enlève en rien l’attachement à la personne mais elle devient un ami, un partenaire.

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    • C’est ce que j’aurais aussi tendance à penser. Mais la relation évoluant, doit-on forcément quitter ou peut-on trouver un équilibre dans le simple partenariat ?

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  7. Imagine, deux instrumentistes arrivent devant une salle de spectacle. Ils poussent les portes de l’entrée des artistes et se trouvent face-à-face avec un producteur qui leur dit : « C’est à vous dans dix minutes ».
    Ce ne sont pas des professionnels, ils n’ont jamais joué ensemble, ils ne connaissent même pas la programmation des œuvres.
    Certains font demi-tour aussitôt et s’enfuient dans la rue.
    Malgré la surprise, la plupart relèvent le défi avec enthousiasme, ils se saluent, s’installent sur scène avec, qui, un étui de cuir noir, gainé de velours, qui, une espèce de carton à chapeau. C’est tellement excitant de se lancer sur scène.
    Les associations d’instruments peuvent être harmonieuses, comme un violon et une flûte. Ou déconcertantes : j’ai vu une harpe avec une batterie, un piano avec des maracas. La première partition est posée sur le pupitre, là, sous les yeux des musiciens. Ils déchiffrent les premières notes, le rideau s’ouvre, la salle est dans le noir. Ils devinent qu’elle est pleine, à un petit rire étouffé, à un toussotement, un bruit de chaise sur le sol.
    Ils attaquent les premières mesures, seuls, sans chef d’orchestre pour les guider. Parfois le résultat est atroce et l’un des musiciens jette son instrument à terre et part en pleurant. Souvent les deux ne se découragent pas, ils s’écoutent mutuellement et les sons s’harmonisent peu à peu, créant une jolie mélodie, pour se désaccorder à la page suivante, plus technique, plus difficile. Quand l’un des deux est un virtuose ou connait déjà le morceau, l’unité est rapide. Mais gare à la première fausse note, pas toujours pardonnée.
    Lorsque d’autres musiciens se joignent à eux, tout se complique. C’est d’ailleurs le moment où certains renoncent. Parce que le nouveau est un enfant, un homme trop habile avec son instrument, une jolie femme.
    Tu ne le croiras pas, mais le public joue un rôle dans la réussite du spectacle. Selon qu’il sera chaleureux et indulgent, ou impitoyable, sifflant les artistes, ceux-ci se sentiront soutenus ou démunis, parfois quelques uns se décourageront.
    Quand la partition devient monotone, tout le monde s’ennuie, musiciens compris. Certains baillent, d’autres préfèrent rentrer chez eux, dégoutés de la musique. Les plus doués tentent quelques fantaisies de style, pour créer un nouvel élan créatif, au risque de déstabiliser le partenaire.
    Certains concerts sont magnifiques, à ne pas voir passer le temps, on touche à l’éternité, même si toujours, à la fin un des musiciens s’arrête. Le rideau se ferme et il n’est pas rare de voir alors une larme tomber de celui qui jouait encore.
    Cela te va, comme réponse ? Bises.

    NB : Au fait, tu ne m’as pas dit que tu voulais te mettre au solfège ?

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    • J’aime beaucoup ton texte. Et ta jolie métaphore filée.
      Certes mais quand considère-t-on que les instruments ne sont plus accordés ? Evidemment, les deux ne cessent quasiment de jouer au même instant.
      J’ai l’impression que depuis deux semaines, tu crois que je prône l’infidélité et la rupture. Que je ne pense pas que l’on puisse réparer.
      C’est tout le contraire
      Je m’interroge sincèrement sur des notions, sur la dérive de notre société, qui ne sait plus quoi faire de toute cette liberté qu’on lui a donnée.
      Les femmes se libèrent et c’est tant mieux. Mais de fait, on s’aperçoit que les relations hommes-femmes de la nouvelle génération surtout peinent à trouver leur équilibre.

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      • « J’ai l’impression que depuis deux semaines, tu crois que je prône l’infidélité et la rupture. »

        Mais pas du tout ! Et quand bien même, ce serait ton choix ! On n’a pas tous les mêmes objectifs. D’ailleurs, a-t’on vraiment des objectifs conscients et affirmés ?
        Je crois beaucoup au rôle du hasard dans la vie, même s’il tient à chacun de donner une orientation à sa vie.
        Amor fati, aimer son destin.

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    • J’aime aussi beaucoup la métaphore filée ! L’harmonie musicale comme l’harmonie du couple n’est pas toujours où on l’attend…

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  8. Je suis d’accord avec toi je pense que le sexe fait 50% de la relation, et l’harmonie les 50 % restants. Mais je trouve que c’est cette harmonie qui est difficile car souvent on se pose beaucoup de questions, au lieu de lâcher prise et de se dire simplement « je suis bien, cela est suffisant », je pense malheureusement qu’on est encore très formaté « prince charmant » !

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  9. Merci pour cet article et ce questionnement. Je ne suis « plus un couple  » avec l’autre, mais quelque part en couple avec ce même autre. Ce qui me gêne dans cette idée du couple, c’est sans doute le UN: faire un avec l’autre ne me semble ni pleinement réalisable, ni pleinement souhaitable. Je me demande même si ce n’est pas le meilleur moyen d’échouer dans cette incroyable entreprise qu’est l’amour. Il me semble impératif que chacun reste lui-même. Il me semble aussi que le désir demeure une donnée essentielle. Cette perte là nous conduit souvent à ne plus aimer ce que nous aimions chez l’autre, à ne plus le supporter. Le moindre détail, grain de sable etc nous éloigne davanatge chaque jour.

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    • Oui, je pense en effet qu’il faut savoir ménager un équilibre entre ce « un » du couple et ce « un » qu’on doit continuer à former avec soi-même 😉

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  10. Nous n’en sommes qu’au  » début  » de notre relation mais on croit très fort en notre couple et être un couple et cheminer ensemble 🙂
    Peut-être que nous sommes jeunes, mais nous avons cependant déjà des projets et ça nous rend vraiment heureux.

    Bises,

    Anthony & Noémie, blogueurs amoureux et facétieux sur notrecarnetdaventures.com

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  11. Etre en couple c’est admirer , respecter l’autre , le mettre sur un piedestal , Lorsque cela disparaît alors le couple a tendance à aussi disparaît . En outre c’est assez relation en fonction des formes de relations qu’on lit et je dis toujours qu’un couple arrive toujours a réussir si l’envie y est .

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