Dans la brume, évaporé…

© Anselme

Ma 110 e participation à l’atelier Une photo, quelques mots

Dans la brume, évaporé…

 

    Pas un jour de brume sans que je ne pense à toi. Pas un jour tout court, sans que je ne parvienne à me remémorer ton regard triste. Et surpris à la fois. Un peu épouvanté même, si on y réfléchit. Mais les gens ne veulent jamais comprendre ce qu’on leur explique. Alors il faut bien se séparer.

    A chaque fois que j’ouvre cette fenêtre, surtout les matins de brume comme celui-ci, je me sens proche de toi. L’amour que je te porte ne s’est pas éteint, pas même alangui. Aujourd’hui, le soleil perce un peu et je me demande si cela peut suffire à réchauffer la terre.

    Es-tu frileux ? Je ne m’en souviens plus.

    Je me sens aujourd’hui, telle la Jeanne à qui Maupassant donna vie entre ses pages : vivante ! Sentant pulser sous cette terre toute l’énergie dont j’ai besoin. Capable de deviner malgré le brouillard persistant, la nature qui bientôt reprendra ses droits et transformera la mort en vie, dans son cycle infernal et brillant.

    Je t’ai souvent demandé à quoi pouvait bien servir notre histoire, insatisfaite à l’idée que notre amour reste stérile, qu’il ne nous survive pas, en somme.

    Aujourd’hui, je me sens sereine et comblée.

   Ton corps, sous ce hêtre, participera à jamais au renouveau de la nature. A ta manière, tu donnes enfin de toi pour ce monde dans lequel je t’avais tant aimé.

36 réflexions au sujet de “Dans la brume, évaporé…”

  1. Retour sur tes textes pour moi. Un beau texte ce matin avec toujours cette chute à laquelle on ne s’attend pas.

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    • Beau… je ne sais pas si le personnage masculin est du même avis que toi 🙂 En tout cas, je suis vraiment heureuse de retrouver tes mots ici.

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  2. Va savoir si c’est elle qui l’a tué ou pas, ça l’histoire ne le dit pas. 😉
    Un texte avec de belles images, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu ta sensibilité dans tes mots. Laisse tomber le voile, bichette, ça te va bien au teint.

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  3. Un beau portrait de femme, empreint de sensibilité. Un p’tit meurtre quand même (on se se refait pas ;-)). Il n’avait qu’à être plus attentif à ce qu’elle disait, un point c’est tout !

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  4. Le pauvre ! D’après ce que tu dis de son regard je pense qu’il a vu la mort arriver !!!….Qu’est-ce que tu veux il y a des gens comme ça qu’il ne faut pas trop chercher sinon on les trouve !….Je t’aime beaucoup dans ce registre, subtil, l’air de ne pas y toucher ! …..Je pense que tu as été un chat dans une vie antérieure……..

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    • Oh le pauvre, il n’a peut-être eu que ce qu’il méritait 🙂
      Un chat… ouais, je suis symbole de souplesse en plus, rires !

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  5. Pauvre homme … mais ton personnage a l’air d’avoir la délicatesse de le regretter quand même … un peu …
    J’aime tes mots et ce texte, si délicat, ça te va très bien !

    (comment ça ? tu n’es pas souple ???)

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  6. J’aime beaucoup cette sensibilité et cette poésie dans ta plume. Ne serait-elle pas malgré tout quelque peu obnubilée par cet homme sous le hêtre ? En tout cas l’amour est là, bien au-delà de l’acte commis (ou non).

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