L’homme qui ment – Marc Lavoine

  l'homme qui ment  J’ai eu la chance de lire le premier roman de Marc Lavoine et j’ai également eu la chance de le rencontrer ce vendredi 13 février autour d’un verre au Café des Editeurs (4 Carrefour de l’Odéon,Paris 6e). Non, non, je n’étais pas seule. Nous étions une petite poignée de blogueurs à avoir cette opportunité d’une belle rencontre dont je vous dirai quelques mots en fin de billet.

     Dès la page de titre, le ton est donné : « L’homme qui ment ou le récit d’un enjoliveur », récit basé sur une histoire fausse. Lulu, c’est le père de Marc. Un homme charismatique : militant engagé, bel homme, charmeur et volage, donc. Un tourbillon de vie, un homme tout en contradictions. Un homme donc. La figure du père qu’on ne peut s’empêcher d’admirer malgré les errements, les erreurs et les faiblesses. UN portrait à la fois sans concession mais fait dans un énorme respect, une incroyable tendresse. Derrière Lulu, parfois à côté, il y a aussi la mère de Marc, surnommée Michou. Une femme frustrée de n’avoir jamais eu ce qu’elle attendait, jusqu’à cet enfant qu’on voulait appeler Brigitte et qu’il a fallu appeler Marc puisqu’il n’avait pas su naître fille.

    L’homme qui ment, c’est le récit d’une vie de famille, c’est le portrait d’un homme et de ses souffrances, c’est le portrait d’une époque en mouvement, d’une époque qui cherche sa voie. C’est aussi une plume qui nous emmène dans les méandres d’une histoire dont il ne sert à rien de vouloir le démêler le vrai du faux. Au final, le vrai est tellement relatif. Le faux lui aussi, d’ailleurs. Une belle écriture simple et qui zoome à son gré, change de point de vue, éclaire à la manière d’un projecteur, tout en laissant des zones d’ombre. Un roman grâce auquel on rit, on apprend sur une époque, on réfléchit. Un roman qui demande de ne pas juger, l’auteur ne se permettant jamais vraiment de le faire. Une écriture que l’on sent nécessaire… un partage dont on remercie vivement l’auteur. L’histoire de l’autre devenant un peu de le reflet de la nôtre, un filtre pour pouvoir relire nos propres histoires, tout aussi différentes soient elles.

Marc Lavoine    La rencontre donc : pensez bien que rencontrer cet homme était une jolie opportunité, un moment qui m’intimidait (je suis même partie de chez moi sans manteau, c’est dire…). Nous avons eu une discussion très belle, pleine de réflexions sur ce roman mais aussi sur l’art, sur la vie, sur ce qu’on en attend. Nous avons rencontré un homme qui n’était pas là que pour faire la promotion de son roman (pensez bien qu’un homme aussi connu n’a pas besoin d’une poignée de blogueurs pour vendre son roman) mais surtout pour partager, échanger avec ses lecteurs. Voilà, c’était une rencontre avec un vrai artiste, avec un homme qui était là dans un vrai échange, prolongeant l’entrevue malgré ses impératifs. Et la clôturant par une vraie belle dédicace et une vraie bise à chacun.

   De cette rencontre, je garderai aussi la phrase qui fait avancer Marc Lavoine. Quand vous vous demandez ce que les autres vont penser de ce que vous entreprenez, une seule réponse : « T’as qu’à t’en foutre ». Merci Marc, désormais, les rues de ma petite banlieue parisienne, grâce à vous, n’auront plus jamais la même saveur.

Laurie vous en parle aussi aujourd’hui.

66 réflexions au sujet de “L’homme qui ment – Marc Lavoine”

  1. Je l’ai écouté à la grande librairie et j’ai beaucoup aimé la manière dont il parlait de son livre. Tu sens effectivement un véritable artiste, humble et ouvert à la discussion.

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  2. J’ai appris qu’il venait prochainement dans ma librairie, ce sera moins intime que toi, mais j’irai l’écouter. Sans être fan, j’ai envie d’écouter ce qu’il a à dire.

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  3. Bonjour , le hasard fait bien les choses parfois
    Merci pour ces deux belles rencontres , celle de Mr Lavoine que j’apprecie beaucoup , et aussi pour ce livre et ton ressenti qu’on a envie de partager ,
    Bonne journée

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  4. Ce que j’ai retenu de ce roman, c’est effectivement la sensibilité de l’auteur. J’ai perçu que l’écriture de ce livre était un besoin et j’ai apprécié cette absence de jugement, cet amour inconditionnel pour un père qui a pourtant parfois « poussé le bouchon un peu loin ».
    Comme tu le signales, ce n’est pas d’une grande qualité littéraire mais c’est honnête.

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    • Euh, je ne vois pas où j’ai dit que ce n’est pas d’une grande qualité littéraire. J’ai parlé d’une « belle écriture simple ». Cela ne veut pas dire sans qualités, juste sans fioritures.

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  5. De ce roman, j’ai aimé sa simplicité : oui, il n’en fait pas des tonnes, mais tout sonne juste. Et ce père, non, on ne le juge pas. Il fait avec ce qu’il a / peut, même si je n’aurais pas aimé être à la place de sa (ses) femmes.

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    • Oui la place des femmes est très particulière. Mais tu as raison, l’écriture comme la lecture n’invitent pas au jugement.

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  6. Je l’ai vu aux Maternelles et je l’ai trouvé aussi touchant et intéressant. Ton billet donne vraiment envie (de lire le livre et de rencontrer Marc Lavoine ;))! C’est formidable que tu aies pu le rencontrer!

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  7. On sent que tu as aimé cette rencontre ! Et on te comprend !!! C’est un artiste sincère, ça se sent, mais je ne suis pas sûre de lire son livre dont le sujet ne m’attire pas plus que ça. Sûrement à tort d’ailleurs.

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    • Je l’ai fait lire à un ami qui venait de me dire « Bof, non, c’est un chanteur. Et puis, ça ne m’intéresse pas trop comme sujet. » Résultat : il l’a lu d’une traite !!

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