L’indivision / Springer & Zidrou

L'indivision    Zidrou et Springer aussi font leur rentrée. Et on peut dire qu’ils y vont fort. L’indivision raconte une histoire qui met les pieds dans un tabou. Mais qui le fait néanmoins avec finesse et retenue.

Martin et Virginie ont deux ans d’écart. Ils sont frère et soeur. Et depuis l’adolescence, ils s’aiment. D’un amour interdit… de celui que l’on tait. Mais un amour qu’ils ne peuvent faire complètement taire. Et pourtant, ils ont tout fait pour lutter : elle s’est mariée, il est parti à l’autre bout du monde. Mais quand Martin revient, tout reprend avec la même intensité. Virginie veut tout arrêter mais Martin ne l’entend pas ainsi.

Eh bien, le moins que l’on puisse dire c’est que le sujet n’est pas facile. Et pourtant les deux hommes s’en tirent vraiment bien. Le scénario est bien écrit et met en lumière les paradoxes de tous les personnages. La relation vécue par Martin et Virginie est assez gênante, forcément ; la BD les présente aussi bien dans leur posture fraternelle que dans celle d’amants.

Je ne suis pas fan du trait de Springer et pourtant je trouve que c’est un très bon choix de dessinateur. Le dessin colle parfaitement au scénario : des personnages anguleux, aux traits secs qui rendent parfaitement la tension du texte.

Tout est parfaitement géré et suggéré : pas de jugement, juste une histoire inextricable qui est donnée à voir. De même, texte et/ou dessins permettent de voir et comprendre la place de chaque personnage, les deux protagonistes certes mais également leur entourage. Certaines vignettes m’ont chamboulée : des expressions, des regards, des postures. Certains personnages parlent peu mais il suffit de les regarder pour comprendre ce qu’ils portent en eux.

Je m’aperçois que le tabou fait que je me sens un peu mal à l’aise, notamment car je ne veux pas rentrer dans une posture de jugement. Dans tout cela, je tiens à noter un terme qui ressort et c’est l’amour. En effet, les deux personnages transgressent un interdit social et/ou moral. Mais chacun dans cette histoire fait preuve d’amour et ce que font certains personnages « secondaires » m’ont laissée sans voix, à ne pouvoir déterminer ce que je pensais de leur position.

Une BD qui fait réfléchir sur l’amour et sur l’interdit, sur ce qui est moral et ce qui ne l’est pas. Une BD qui fait s’interroger, nécessairement. Sur l’inceste, certes, mais pas seulement. Qu’est-ce qu’aimer ? Au-delà de ce qui est permis, comment gère-t-on ce dont on ne peut s’empêcher ?

Une lecture forte, un pavé dans la mare que je partage avec Noukette.

la bd de la semaine

 

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26 réflexions au sujet de “L’indivision / Springer & Zidrou”

  1. je la veuuuuuuuux ! vendredi je donne tout à la librairie, ai noté toutes vos pépites pour un brin de douceur et de plaisir dans cette folle rentrée !
    des bisous pleins pleins <3

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