Mots rumeurs, mots cutter – Charlotte Bousquet / Stéphanie Rubini

mots-rumeurs-mots-cutter    Noukette m’avait fait découvrir Rouge Tagada et j’avais beaucoup aimé la manière douce intelligente de parler de l’homosexualité quand on est adolescent : tout en douceur et en intelligence. Dans ce deuxième volet – un spin-off dit Gulf Stream, on suit la petite histoire d’amour de Léa et Mattéo. Tout a commencé en cours d’allemand, naturellement, joliment. Mais dans le dos de Léa, il y a la jalousie. Les nanas, quelle plaie, quand on y pense. Mais le petit couple vit sur un nuage et profite, indifférent aux persiflages. Jusqu’à une soirée qui devait être anodine et qui va marquer le début de l’enfer pour Léa.

    Voilà un album des plus intelligents qui traite avec finesse les relations entre adolescents au collège : l’éveil de l’amour, la jalousie, les moqueries mais aussi le problème de l’image. En effet, le sujet principal est le traitement de l’image et des données personnelles de nos ados. Ils sont souvent fort inconscients quant à la protection de leur image et de leur parole. Dans cette histoire, Léa va cruellement en faire les frais. On souffre littéralement avec elle de la spirale dans laquelle elle tombe.

    En lisant ces pages aux belles couleurs pastel, mon coeur s’est serré à de nombreuses reprises, pensant aux adolescentes que je côtoie par le biais de mon travail et qui ont pu se retrouver salies un peu de la même manière. J’espère que de nombreuses jeunes filles tomberont sur cette Bd et se sentiront moins seules. J’espère aussi qu’elles trouveront des adultes pour les accompagner dans cette ère de l’image qui veut que tout nous échappe.

    Une belle fin, bien qu’abrupte qui aide à tirer des leçons jusqu’à la dernière vignette.

    Retrouvez aussi les avis de mes comparses Jérôme, Leiloona et Noukette.

33 réflexions au sujet de “Mots rumeurs, mots cutter – Charlotte Bousquet / Stéphanie Rubini”

  1. Même ressenti en effet, comment ne pas penser à ceux que nous côtoyons tous les jours … chaque année, le même souci à gérer. Cette BD est un essentiel bien fait.

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  2. On reste sur le même niveau de qualité que Rouge Tagada, ce qui est déjà un exploit ! Et c’est un album à mettre entre les mains des ados, je suis forcément d’accord avec toi.

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  3. Le harcèlement existe malheureusement dès le primaire. Je travaille avec des CE1 et quand je vois comment ils se traitent parfois entre eux cela me fait peur pour plus tard… dans tous les cas, cette BD peut être un vrai témoignage à mettre dans les mains de tous les ados.

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