Certains disaient attendre Rowling au tournant… quel culot, je trouve. Moi j’attendais avec impatience et curiosité de voir

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comment elle allait nous offrir quelque chose aux antipodes des aventures de ce petit sorcier qui a changé sa vie et enchanté les nôtres.

    Depuis la sortie de ce roman, j’ai été frappée par le florilège de commentaires acerbes à son sujet, de critiques aigries et de méchancetés gratuites. Qu’en déduire ? Que le succès des uns engendre le dépit des autres ? Qu’on ne peut pas écrire un roman jeunesse et avoir le droit de changer de veine d’inspiration ? Je dois remarquer qu’en lisant certains articles de manière attentive, ceux qui crachent sur le roman l’ont, soit survolé, soit à peine lu. Preuve en est de l’Express qui ne va pas au delà de la page 99… J’espère que les avis de blogueurs, simples lecteurs passionnés, sauront rééquilibrer la donne en fournissant juste des avis objectifs et honnêtes. 

    Dans Une place à prendre, Rowling nous dépeint le quotidien de Pagford, une petite bourgade anglaise, excentrée de Londres. Un des conseillers municipaux, Barry Fairbrother, est terrassé par une rupture d’anévrisme, le soir de son anniversaire de mariage. Il va donc falloir le remplacer et les prétendants à ce prétendu pouvoir sont nombreux et avides. Alors que Pagford semblait un endroit paisible où vivre heureux, les personnalités vont se révéler et les secrets émerger jour après jour.

    Le plus difficile pour le lecteur de ce roman c’est de se familiariser avec la pléthore de personnages de ce roman. Les premiers chapitres sont donc un peu fastidieux dans la mesure où chaque chapitre fait l’approche d’un personnage différent. Mais une fois tout le monde bien identifié, ce va et vient entre les personnages donne un réel dynamisme à ce roman et fait monter la tension.

    Je dirais que la plus grande réussite de l’auteur est sa manière de créer des personnages auxquels on s’attache indéniablement, soit parce qu’on les adore, soit parce qu’on aimerait les passer par la fenêtre. Ce roman dévoile petit à petit la noirceur dans laquelle baigne la proprette Pagford qui tente de se débarrasser notamment des Champs, cité populaire, construite dans sa périphérie. Ce roman est une merveille des réflexions sarcastiques, d’humour noir et n’hésite pas à éclairer ce que l’homme a de plus mesquin et individualiste.

    Pendant presque 700 pages, j’ai vécu la tête avec les personnages de cette histoire, regrettant de ne pouvoir arrêter le temps pour pouvoir le dévorer d’un trait. J’ai été profondément écoeurée par certains personnages et d’autres m’ont beaucoup touchée. Mme Rowling touche également aux maux adolescents et il faut reconnaître que ça pique : sexualité, alcool, drogue, automutilation… Je pense que les personnages qui m’ont le plus touchée sont d’ailleurs les adolescents qui encaissent la stupidité de leurs parents. La  palme revient bien évidemment à Krystal dont le destin tragique m’a littéralement tiré des larmes. Mais les histoires d’Andrew et Sukhvinder montrent bien que le malheur ne fait pas de distinction entre les différentes classes sociales.

    Je ne comparerai pas ce roman à ce que l’auteur a écrit auparavant. Je vais juste vous dire que j’ai lu un excellent roman, qui m’a touchée, tenue en haleine et captivée plusieurs heures durant. Et n’est-ce pas ce qu’on attend d’un roman, peu importe son auteur et peu importe ce qui a été écrit avant ?

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