Pas à la hauteur, pas à la hauteur…

lit-fatras

© Vincent Héquet

Ma 103e participation à l’atelier de Leiloona

Une photo, quelques mots

    Ils avaient vécu dans cette chambre des heures intenses. Des moments hors du temps, des frissons interdits. Une passion coupable, en somme. Difficile de penser qu’entre ces murs en désordre, des êtres s’étaient aimés malgré tout ; que des êtres s’étaient désirés au mépris de tout.

     Certes, elle était mariée. Certes, il espérait qu’elle plaque tout pour lui. Mais ce n’était pas aussi simple. On peine à botter le cul deses habitudes, à oser vivre, à tenter le bonheur. Tout recommencer, n’est-ce pas juste refaire le chemin d’une passion vouée à s’éteindre à son tour.

    Leur liaison avait aidé Sandy à ne pas quitter son mari. Depuis des mois leurs corps ne se rencontraient plus. Elle avait beau faire la roue devant lui, il semblait avoir définitivement quitté le navire. Alors avec ce tout jeune homme, elle se sentait belle, elle se sentait revivre.

     Quitter le mari pour l’amant ? Elle ne l’envisageait même pas. Pourquoi ? Le jeune amant avait-il moins de valeur que le mari ? Rien à voir. Mais tout quitter était un danger qu’elle ne se sentait pas capable d’affronter. Il était jeune, il y aurait d’autres femmes qu’elle.

    Mais Jonas n’avait que Sandy dans la tête, dans le corps, dans la peau. Pas à la hauteur, voilà ce dont il se martelait l’esprit. Pas à la hauteur.

    S’il avait su, peut-être n’aurait on pas retrouvé le joli corps de Sandy. Sans vie.

hauteur

32 réflexions au sujet de “Pas à la hauteur, pas à la hauteur…”

  1. Moi, je m’attendais à cette fin … pour avoir lu régulièrement tes textes la saison passée. Effectivement, tu sembles partie pour une semaine thématique 😉 !

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  2. Je vote pour la semaine thématique ! Effectivement on voit que tu réfléchis sur le sujet 🙂
    Je ne m’attendais pas forcément à la fin non plus, j’aime bien ce style bref, percutant.

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  3. Triste fin … Mais je trouve ça terrible de ne pas quitter quelqu’un juste à cause de la peur de ne pas être à la hauteur … si on quitte c’est pour soi, ce n’est pas pour une autre personne. C’est fou comme le manque de confiance (chez l’un et chez l’autre dans ce texte) conduit à ne pas vivre sa vie . Triste, oui, d’où cette fin …

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    • C’est lui qui pense ne pas être à la hauteur. Et qui croit que c’est la raison pour laquelle elle ne quitte pas son mari. Et ne pas avoir compris que ça n’avait rien à voir l’a peut-être conduit à la tuer. A moins qu’elle ne se soit tuée…
      Mais tu sais, on a tous de bonnes raisons de ne pas quitter les gens qui ne nous rendent pas heureux…

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  4. Beau texte dans lequel on retrouve en effet tes préoccupations actuelles.j espere que tu ne finiras pas comme elle. Prend du plaisir mais surtout preserve toi.

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  5. Triste chute qu’on retrouve beaucoup cette semaine. Vous avez tous suivi le Master de l’auteur de roman policier ? ?? 😉 sinon, comme d’habitude, j’aime les questions que tu soulèves derrière le texte, très justement soulignées dans le commentaire de notre belle Leiloona ; -) Merci Stéphie et belle journée

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  6. Comme souvent, ce talent de surprendre le lecteur à la fin. J’attends avec impatience la dernière phrase qui me sonnera. J’aime beaucoup ce style, les nouvelles te vont à ravir.(entre autre) ! bravo!

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