Pierrot aux poches crevées – Aulne & Bertrand

Pierrot    A l’automne, j’avais acheté Pierrot aux poches crevées à la magnifique librairie des Indociles, à Nice. Il était temps que je la lise.

    On ne saura pas le nom de ces deux personnages. Pierrot, c’est le nom qu’elle lui donne, en référence à Rimbaud. En effet, la narratrice est une grande lectrice et sa vie entière est à cheval entre ce qu’elle lit et ce qu’elle vit. Tous les deux lycéens, ils sont dans la même classe. Elle est aussi scolaire qu’il ne l’est pas. Elle jongle avec les mots, il rend des copies blanches. Et pourtant, un jour, il lui adresse la parole :  » J’ai adoré ton exposé ! »

    Comment d’une phrase aussi banale, tout peut s’attiser. Désormais, elle ne va plus penser qu’à lui… à son odeur… Et pourtant, il est tout ce qu’elle n’aime pas… Et pourtant… Mais se déclenche une vraie lutte entre le corps et la raison. Elle est attirée mais il n’est pas fréquentable. Peut-elle se laisser aller ? Et ce que les autres vont penser…

    J’ai passé un excellent moment avec cette BD…

    …(même s’il me manque de petites choses pour la classer en coup de coeur complet). J’ai adoré le sepia des cases, le trait des décors (un peu moins les visages). J’ai beaucoup aimé la poésie qui infuse de bulle en bulle : de jolis mots, des sentiments doux et contradictoires, l’éveil des sens. C’est beau, cette jeune fille dont le corps s’éveille, dont le désir s’exprime.

    Mon seul regret, c’est de ne pas en avoir su davantage sur ce Pierrot, et sur ses blessures. C’est typiquement le genre de garçon que j’aime avoir dans mes classes. Ceux dont on cherche trop peu à gratter le vernis, trouvant plus simple de les laisser enfermés dans leur rôle de cancre rebelle. Mais le point de vue choisi est celui de la jeune fille et il nous dit malgré tout énormément de belles choses sur le passage de l’adolescence à l’orée de l’âge adulte.

Encore une belle découverte chez Les Enfants rouges.

Tous les liens chez Moka

 

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