Sa majesté des fèves – Eve Borelli

    Gagnante du tout premier Mazarine Book Day, on l’attendait ce roman. Embarquez avec Eve Borelli et Sa majesté des fèves.

    Lucien est le tout dernier producteur de fèves artisanales. Tout cela à cause de la production intensive de fèves en plastique qui ont massivement remplacé celles des artisans dans les galettes. Alors pour Lucien, c’est la poisse. Les affaires sont au plus mal, il s’est fait larguer par sa copine et il ne voit pas du tout ce qu’il pourrait faire d’autre dans la vie. C’est alors que surgit sa soeur Cristalline. Celle-ci est une athlète au physique particulier et à la gouaille sans pareille. Et elle a une idée ! Lucien n’a qu’à devenir le févier officiel de la reine d’Angleterre. Celle-ci étant friande de galette, Cristalline est persuadée que c’est l’idée du siècle. Alors pourquoi ne pas partir sur ce champ ? D’autant que son fils Roméo semble mystérieusement et profondément triste…

    Comment vont-ils payer le trajet pour aller jusqu’à Londres ? En effet, Cristalline est aussi fauchée que son frère… en prenant des gens via BlablaCar pour partager les frais. Flanqués d’un caniche pas toujours tendre, Micheline Ostermeyer, ils vont croiser le chemin de Maguelonne et Twix, deux personnages hauts en couleur.

Un road-trip complètement barré

    Ce qui fait la singularité de ce qu’écrit Eve Borelli, c’est son talent à raconter la vie comme une fête. Et si vous la suivez sur les réseaux sociaux, vous savez déjà que c’est ainsi qu’elle nous régale des anecdotes de sa propre vie. Tout est une aventure déjantée. Si bien qu’elle réussit avec ce quatrième roman à avoir un style reconnaissable. Nul besoin de regarder le titre sur la couverture, on sait que c’est elle. Elle a un talent particulier pour créer des personnages qu’on aimerait pouvoir rencontrer. Ils sont touchants, drôles, bourrés de petits défauts et plein d’optimisme. Ils sont comme nous en fait, alors que pas du tout.

    C’est ainsi qu’on tourne les pages les unes après les autres et qu’on se marre. Et puis parfois aussi, on a envie de les serrer dans nos bras, tous ces personnages égratignés par la vie. Mais hop hop hop, l’union fait la force. Et la reine ne le sait pas encore, mais sa vie ne sera plus la même s’ils parviennent à l’approcher…

    Comment fait-elle cela ? Je ne sais pas, c’est sa petite magie, sa petite musique rien qu’à elle. Eve Borelli va s’imposer dans le paysage de la comédie contemporaine. Bien aveugle l’éditeur qui ne l’y poussera pas.

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