49 jours

Quand Floryan décède dans l’attentat d’une rame de métro, sa mort violente l’amène en un endroit des plus particuliers. Il est attendu par un Elohim qui lui explique qu’il a 49 jours pour faire un choix épineux. Soit le suivre vers un royaume paradisiaque, soit prendre la direction du Nihil, territoire dont personne ne sait ce qu’il cache vraiment. Floryan est déboussolé et se demande non seulement selon quels critères il va pouvoir choisir, mais également si son choix sera le bon. Ce qu’il ignore encore c’est qu’un troisième choix, au moins, va s’ouvrir à lui. Un choix qui va l’emmener vers d’autres horizons, lui faire prendre des risques insensés et réaliser certaines expériences dont nous rêvons tous au plus profond de nous-mêmes.

    Fabrice Colin se lance, avec ce roman, sur une thématique qui fait frémir l’homme depuis les origines : ce qu’il advient de l’âme après la mort. Alors forcément, même si on sait que tout cela ne sera que théorie, n’empêche que l’on est tenté de se faire plaisir (ou peur) avec une nouvelle théorie sur la question. Là où réside le plus grand intérêt du roman, à mon avis, c’est de faire basculer la théorie religieuse de la vie après la mort dans la science-fiction. Et c’est habilement et progressivement mené, je trouve (certes, vu le peu de SF que je lis et comprends, je ne suis pas une référence). J’ai beaucoup aimé les mondes mis en place, les sauts temporels (je crois que c’est le truc qui me fait le plus fantasmer, le voyage dans le temps) et toute la réflexion que ça génère. Par contre, je me suis sentie frustrée par ce que j’ai considéré comme un manque d’épaisseur des personnages car j’aurais vraiment voulu entrer davantage dans leur histoire. De même, dans le dernier quart du roman, j’ai eu l’impression d’être assaillie par un tout un tas de données que j’aurais préféré assimiler tout au long du roman.

    Le roman se lit donc aisément, soulève des questions intéressantes mais vu le public visé, semble parfois rester un peu en surface. Je regrette la narration au présent qui (impression vraiment toute personnelle) ne me permet pas d’entrer à fond dans ce genre de roman. J’aime les bonnes vieilles narration au passé, qui selon moi ont le double intérêt de plonger le lecteur dans un univers déconnecté du temps mais également de ne pas cesser d’utiliser les temps du récit – bien trop malmenés par mes élèves qui finissent pas penser que ce sont des archaïsmes (non, non, ils ne connaissent pas un tel mot).

    La fin offre un grand rebondissement et on attend donc de savoir comment les choses vont tourner. La série étant en deux volumes, je lirai sans doute la suite par curiosité. A suivre…