angel   Histoire d’attendre un peu plus sereinement la saison 4 des Blue Cerises, j’ai lu le dernier roman de Cécile Roumiguière. Roman qui a d’autant plus de valeur à mes yeux qu’il contient une dédicace qui le rend unique.

    La première chose qui donne envie de lire ce roman, c’est le regard d’Angel sur la couverture. Je me suis demandée si Cécile ne choisissait pas ses illustrateurs selon le regard qu’ils pouvaient donner au personnage. Souvenez-vous de la magnifique couverture de l’album Rouge Bala sur laquelle Justine Brax offrait de si beaux yeux à la petite fille indienne dont Cécile nous racontait l’histoire.

    Venons-en à l’histoire. Angel arrive un beau matin dans la classe de Camille. L’arrivée d’un nouveau, c’est toujours excitant mais cette fois, personne ne semble vouloir faire bon accueil au nouvel arrivé. En effet, cet enfant est considéré comme différent puisqu’il est ce qu’on appelle communément un gitan. Tout le monde ne voit donc en lui qu’un enfant marginal et voleur. Mais parce que les enfants ont encore un soupçon de naturel, Angel et Camille vont se lier d’amitié, tout doucement et malgré les incompréhensions. Angel va l’emmener dans son monde et Camille va découvrir des gens merveilleux. Et puis il y a la petite Leslie, cette enfant qui refuse de parler et pour laquelle Camille va se prendre d’affection.

    Voilà un très beau roman pour la jeunesse (mais pas seulement au fond) qui traite avec beaucoup de finesse et de bon sens le problème de l’intolérance. Il y a certes la voix de l’actualité dans ce roman à une époque où les roms sont littéralement malmenés, laissant à penser que l’histoire se reproduit sans cesse et que l’on n’apprend pas de nos erreurs passées, qu’on continue à refuser à tout un chacun son statut d’homme.

    Que vous dire sur ce roman si ce n’est qu’il est intelligent et que malgré la cruauté des hommes il délivre un message d’amour et de douceur auquel on ne peut être que sensibles. En effet, les enfants arrivent à réveiller ce qui en nous est encore pur. L’auteur a non seulement réussi ses personnages principaux – Angel l’écorché vif et Camille qui doucement apprend à comprendre son ami – mais nous offre également une palette admirable de personnages secondaires. Si j’ai eu un énorme coup de coeur pour la petite Leslie, je dois dire que la grand-mère d’Angel est un personnage que l’on n’oublie pas non plus : elle représente l’héritage gitan mais également la voix du bon sens.

    Même si les préjugés ont la vie dure, ce roman est une petite pierre supplémentaire sur la voie de la tolérance. Bravo et merci pour cette belle lecture. N’hésitez pas à visiter le blog de l’auteur et plus particulièrement la page sur laquelle elle parle de la genèse du livre : CLIC

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