je mourrai pas gibier

  Ce petit roman est un véritable coup de poing. Il démarre très fort, non seulement grâce à une narration à la première personne mais également par le contenu du récit. C’est l’histoire d’un adolescent qui vient d’être arrêté. Il a commis un véritable carnage en abattant à coups de fusil un bon nombre d’individus. Emporté par son élan, il a oublié d’économiser les balles prévues pour se tuer à la fin de son « entreprise ». Il tente donc de sauter par la fenêtre mais ne parvient qu’à se blesser au genou.

    Le garçon à l’origine de cette tuerie est un habitant de Mortagne. A Mortagne, soit on travaille à la scierie (et on crève d’un cancer provoqué par l’inhalation de sciure de bois) soit on travaille dans les vignes. Alors quand Martial décide de faire un apprentissage en mécanique, c’est le drame. Et puis, il y a le simple d’esprit du village, celui qui sert de souffre-douleur… Il y a aussi le frère de Martial… et son pote Léo, qui aiment manier le fusil. Mais les choses tournent mal et Martial va perdre son sang-froid…

    Pendant 75 pages, on est tenu en haleine, on va de scène choc en scène choc, l’horreur allant croissant dans ce tout petit livre. Martial a commis un acte de la plus haute violence et pourtant… On entre de plein fouet dans sa tête, on assiste à tout ce qui l’a mené là et on reste perplexe, décontenancé. Ah ouais, tout de même… Il est loin d’être le seul responsable. Et pourtant il devra en payer le prix.

    Il n’est pas évident d’en parler davantage car ce roman est très court. Il s’adresse normalement aux adolescents, je conseille tout de même à des grands adolescents. Et les adultes s’en régaleront également.

gueraud