henrietta_lacksLa curiosité, voilà ce qui m’a donné envie de découvrir ce livre. Alors j’ai sauté le pas et demandé ce partenariat qui a été possible grâce aux Editions Calmann-Levy et à blog_o_book  que je remercie tous deux pour cette lecture littéralement passionnante.

 

     Que la catégorie « essais » ne vous effraie pas car une bonne partie du texte se lit comme un roman. Henrietta Lacks était une femme noire d’une trentaine d’années sur laquelle on a diagnostiqué un cancer de l’utérus particulièrement invasif. Cette pauvre femme a fini sa vie dans des douleurs atroces et son cancer s’est installé à une vitesse ahurissante. Les médecins ont prélevé dans son utérus des cellules cancéreuses dont il ont fait des cultures. Et ces cellules se sont révélées être les premières à voir des cellules humaines se diviser et continuer à vivre en dehors du corps humain. Se tenait là un des plus grands progrès de la science. Ces cellules allaient permettre d’enclencher des remèdes contre la polio, certains cancers et bien d’autres maladies.

    Là où le bât blesse c’est que cette découverte (et toutes les spéculations économiques qui en ont découlé) a été faite sans en avertir ni Henrietta (devenue HeLa pour la science) ni sa famille. Ce livre raconte donc la vie d’Henrietta et ses siens, avant et après sa mort, tout en mettant en parallèle la révolution médicale en marche autour de ses cellules. C’est un livre passionnant qui en se mettant à la portée du grand lectorat offre un exposé accessible et précis d’un point de vue médical. Mais c’est aussi l’histoire vraie et touchante d’une famille, vivant dans le dénuement et l’indifférence générale, comme beaucoup de familles noires aux Etats-Unis au XXe siècle.

    C’est donc une lecture que je conseille à tout point de vue car il est éclairant sur le cancer mais aussi sur le mépris de l’humain, en particulier lorsque son origine ethnique est considérée comme du menu fretin. Un livre qui choque, qui fait réagir et qu’il vous faut lire.