Présentation de l’éditeur :

    Plouerbec, extrême sud de la côte bretonne. Là, Marthe Simonet, la soixantaine, vit une existence paisible ;le jardin elle est veuve depuis quelques années. Près de chez elle, dans un cabanon, un certain Hans vient s installer seul. Les rumeurs vont bon train sur le compte de cet inconnu d origine allemande. Bientôt et lentement, ces deux personnages, que tout sépare à l’origine, vont faire connaissance.
Rencontre de deux solitudes, de deux histoires… singulières. Leur point de rencontre se situe curieusement dans leur passé.
    Mais c’est un nouvel avenir qui va s offrir à eux.

 

Mon avis :

    Voilà un roman sans prétention qui se lit avec beaucoup de facilité et beaucoup de plaisir. On ne peut pas dire de l’histoire ni qu’elle est originale ni palpitante, mais là ne réside pas à mon sens le talent de Bertina Henrichs. Les pages de ce roman se dévorent tranquillement. Marthe va voir sa petite vie complètement bouleversée par la construction de ce parc de loisirs et la volonté du promoteur de lui arracher sa maison, de détruire son quartier. Pas de rebondissement inattendu dans ce roman qui avance grâce à la force des relations humaines.

    En effet, le personnage de Marthe est très touchant, elle vit dans sa maison baignée par le souvenir de son défunt mari. Son fils vit au Mali et son absence lui pèse chaque jour même si sa fille est un peu plus présente. Au sein de sa communauté, elle aime rendre service et s’engager dans la lutte pour préserver son quartier est un rôle tout trouvé pour elle. Quartier qui va donc se trouver ébranlé par l’arrivée de ce projet immobilier et qui montre que l’argent peut presque tout acheter.

    Les personnages qui gravitent autour d’elle sont savoureux même si l’auteur prend le risque, à mon sens, de frôler la caricature : le père et le fils obnubilés par la mécanique et les motos, la jeune bibliothécaire célibataire n’arrivant pas à détourner celui qui lui plaît des dites motos, la femme au foyer aisée dont le mari aimerait briller pour lui-même et non à travers le bien de son épouse et le personnage marginal en la personne d’Hans von Scharnbeck.

    Le personnage d’Hans donne d’ailleurs au roman une petite touche d’humour et d’optimisme. Même si ses motivations ne m’ont pas toujours semblé très claires, son personnage est à mon avis celui qui est le mieux campé. Et puis il donne beaucoup de relief au personnage de Marthe qui en quelque sorte reprend vie grâce à lui.

    Si ce roman ne m’a pas autant enchantée que La joueuse d’échecs, il procure un agréable moment de lecture même si la fin laisse peut-être un certain goût d’inachevé.

   Lu dans le cadre des 07_chronique_de_la_rentree_litteraire

1% 6/7