Le mois dernier, je me frottais à Christian, ce mois-ci en femme volage que je suis (seulement avec les hommes de papier of course), il me fallait découvrir le phénomène Gidéon.                                                                                                      

dévoile moi

    La romance érotique est en vogue, messieurs et dames, il suffit de regarder les têtes de gondoles des grandes surfaces du livre… nos bons libraires eux, ayant gardé bon sens et goût certain pour les vrais livres… Alors bien évidemment, ne rentrons pas dans un faux débat, ce genre de roman, ce n’est pas de la grande littérature mais on ne le lit pas pour ça. Ce n’est pas le genre de roman qui parle à votre esprit, mesdames, mais à votre clitoris. Ce dernier étant resté de marbre lors de ma lecture de 50 Nuances, il me fallait vérifier que cela venait d’un roman mal troussé et non pas d’une baisse active de ma libido pas d’inquiétude à ce sujet me souffle-t-on dans l’oreillette.

    Venons-en à Gidéon… Le pauvre homme est tout de même affublé, pour la lectrice française, d’un nom frisant le ridicule, fleurant bon le dépassé, voire le candidat de L’Amour est dans le pré (oui, je sais mes références culturelles sont confondantes). Gidéon, donc, est beau et puissant. Il est le jeune PDG d’une énorme entreprise… oui, je sais, moi aussi, ça me rappelle quelque chose. Et il va s’enticher d’une de ses jeunes employées, Eva. D’ailleurs, celle-ci va faire une entrée fracassante dans sa vie puisqu’elle tombe dans la scène de rencontre, se trouvant quasiment cul par dessus tête… oui, là aussi, ce n’est pas sans rappeler un autre roman du même genre… Bien évidemment, l’homme a eu de nombreuses conquêtes, est un baiseur invétéré mais… nous sommes dans une romance américaine, donc les deux bêtes de sexe protagonistes de notre roman vont tomber amoureux… parce que bon, le sexe ok, mais attention aux flammes de l’enfer et aux States, on ne rigole pas avec ça… Et puis, les deux personnages ont un passé très douloureux et ce sont deux petites choses blessées par la vie, mais qui vont se soutenir l’un l’autre… C’est beau hein ? Ahum…

    Disons-le clairement, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard et Gidéon a parfois une manière d’agir et de lui parler qui sont complètement ridicules et anti-sexy mais on pardonne à Silvia Day qui a le mérite de nous offrir des scènes érotiques de haute voltige… De plus, hormis le verbe pilonner et le surnom ridicule donné à Eva par son meilleur ami, on ne souffre pas trop de tics de langage dans ce roman. En bref, je dois reconnaître que de nombreuses scènes m’ont plus qu’émoustillée et que je n’ai pas résisté à l’envie de proposer une lecture à voix haute de certains passages en changeant perfidement les prénoms afin de vérifier, et ce toujours dans un but scientifique, on commence à me connaître ici, que ce genre de roman peut convenir aussi bien à un lectorat masculin que féminin. Mais si… je juge indispensable de fournir à mes lecteurs l’avis le plus objectif, le plus détaillé et le plus fouillé concernant mes lectures. Ce roman offre donc des scènes de c** d’une grande précision et dotées d’un haut potentiel érotique. Je peux donc allègrement lui décerner l’award du livre qu’on ne peut tenir que d’une main.

     Niveau crédibilité, notez quand même que Gidéon, clairement mâle dominant, on le sent dès les premières pages, met plus de 300 pages à faire entendre à Emma qu’il va falloir goûter aux plaisirs SM. C’est clairement mieux amené que dans le roman concurrent et on a hâte de suivre la suite de leurs ébats amoureux. Eh oui, me concernant, seulement le récit de leurs joutes, car leur histoire amoureuse ne me plaît pas vraiment. Je ne supporte pas la possessivité et la jalousie maladive dont il fait preuve, ni cette manière qu’il a de la surveiller tout le temps et de lui ordonner ce qu’elle a à faire. Autant ce qui touche aux légers jeux de soumission peut me faire frétiller, en tout cas à la lecture c’est pratique on ne risque rien, autant la soumission dans les sentiments et les rapports humains aurait tendance à carrément me flanquer la gerbe amis de la poésie bonjour

    Le roman se termine curieusement, il aurait aussi bien pu se terminer cinq pages avant comme cinq pages après… ma foi, la suite arrive bientôt.

     Quelques petits moments précieux :

    * « Est-ce que tu savais qu’il n’a même pas trente ans ? Il en a vingt-huit pour être précis. Il faut penser endurance sexuelle, Eva. » Que de sages paroles…

    * « J’ai horreur d’être perçue comme un vagin sur pattes. » En effet, préférons le clitoris…

    *  » Le romantisme ne fait pas partie de mon répertoire, Eva. En revanche, je saurai te faire jouir de mille et une façons. Laisse-moi te montrer. » Genre de réplique que je trouve prétentieuse et crétine au possible… remarquez qu’il a la politesse de demander la permission…

    * « Soyez cohérent, appelez plutôt cela une émission séminale dans un orifice agréé. » Je crois que ça se passe de commentaires.

     * « Personne ne savait mieux que moi que baiser et faire l’amour sont deux choses différentes. » Merci de nous éclairer sur ce point, on ne sait jamais…

     * « En soi, les fessées n’ont rien de pervers, Eva. »

    * « Je veux sentir mon sperme en toi quand je te caresserai avec les doigts. Je veux que tu sentes mon sperme, et que tu te rappelles ensuite comment j’étais lorsque je t’ai pilonnée et que j’ai déchargé en toi. Tu y repenseras et tu seras impatiente que je recommence, encore et encore. » Là où on se rend compte que Gidéon est rudement plus sexy dans ses actes que dans ses paroles..

    * « Tiens, tiens, tiens… » ne cherchez pas, c’est une private joke…

 

Mardi-c-est-permis

Et vous, qu’avez-vous osé ce mois-ci ?