Voici que le mois de mars touche à sa fin, il est donc temps de vous présenter ma relecture du troisièmele_ventre_de_paris volet des Rougon-Macquart de Zola : Le ventre de Paris

 

    Dans ce roman, les personnages sont rattachés à Adélaïde par Lisa, sa petite-fille et donc fille d’Antoine Macquart.

    Celle-ci est l’heureuse épouse d’un gras commerçant et l’aide à tenir une charcuterie prospère. Grâce à un héritage qu’il a fait, son mari Quenu a pu ouvrir un commerce propre et bien situé, près des Halles. Mais un beau jour, son frère Florent rentre à Paris. Florent revient du bagne, dont il s’est échappé. Et si son frère et sa belle-soeur lui font bon accueil de prime abord et l’aident à dissimuler son secret, les choses vont peu à peu se gâter.

    Florent finit par trouver un emploi mais ses idées révolutionnaires ne le quittent pas. Et les querelles et ragots de voisinage vont bon train dans ce microcosme que représente le quartier commerçant.

 

    Je vais finir par être lassante, hein, mais quel régal, quel auteur, quelle plume, quel talent ! Ce troisième roman est encore un régal des sens ! Quelles descriptions savoureuses de ces Halles, de ces étals, de ces vitrines ! Cela fleure bon et l’on s’y croirait.

    Ce tome met en avant la querelle des Gras et des Maigres et c’est cette opposition qui d’entrée met d’un côté Quenu, Lisa (et d’autres femmes opulentes) dans un camp opposé à celui de François. Il y a des passages qui font ressentir à quel point le Gras craint le Maigre jusque dans ses os et d’autres où l’envie que le Maigre a du Gras touche au malsain.

    Ce que j’aime encore une fois, c’est qu’aucun personnage n’est profondément innocent, chacun d’entre eux a ses secrets, ses tares. Que ce soient les protagonistes ou tous ces personnages qui gravitent autour d’eux, le ver est dans le fruit, indéniablement. Même si la soif de pouvoir est plus modeste que celle de Saccard dans la Curée, il y a malgré tout cette volonté des petites gens d’avoir toujours son assiette bien remplie. Celui qui est gras, c’est celui qui mange bien, pour qui les affaires vont bien. Et forcément, celui qui est maigre inquiète car on l’imagine prêt à vous sauter à la gorge pour vous prendre ce que vous possédez. 

     J’ai aimé cette querelle des femmes, notamment celle entre Lisa la charcutière et la Méhudin, la poissonnière : ces deux belles femmes plantureuses qui se toisent et se provoquent afin d’obtenir en quelque sorte la place de la femme la plus respectée et la plus belle du quartier. Les personnages féminins secondaires, comme Mlle Saget, sont tout autant persifleurs et malfaisants. C’est un roman que j’ai trouvé très féminin, au féminin et donc profondément ancré dans la rumeur et le mal qu’elle engendre.

    Dans ce roman, on croise aussi le personnage de Claude qui deviendra le personnage central de l’Oeuvre, mais il faudra encore un peu de patience avant d’y arriver puisque c’est un des derniers romans de la série.

    Dans la journée, vous devriez pouvoir lire l’avis de Pimprenelle puisque ce roman était initialement choisi pour notre lecture du dimanche. Je vous renvoie également au billet de Cuné dans lequel vous trouverez tous les liens vers tous les romans de la saga (je lui ai donné l’envie de tout lire dans l’ordre et n’en suis pas peu fière). Et ci-dessous les logos linkés des deux super-challenges dans lesquels s’inscrit cette lecture.

 

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