promiseJe dois avouer que c’est d’abord la couverture qui m’a donné envie de ce roman. Cette fille coincée dans cette bulle sur une couverture vert pâle : contraste entre la douceur et l’enfermement.

    Cassia est une jeune fille qui attend avec impatience l’âge de ses dix-sept ans. En effet, dans la société où elle vit, cette année-là on assiste à son banquet de couplage pendant lequel, on nous attribue notre Promis. En effet, dans cette société, tout est réglé pour les gens à leur place : ce qu’ils mangent, ce qu’ils font dans la vie, leur conjoint, leur nombre d’enfants ainsi que le jour de leur mort.

    Chose étonnante, lors du banquet, son Promis se trouve être Xander, son meilleur ami. C’est une chose rarissime car la plupart du temps les Promis appartiennent à des provinces différentes et ne se sont jamais rencontrés auparavant. Mais un autre phénomène étrange va se produire, qui va complètement bouleverser la vie de Cassia. Elle va s’en confier à son grand-père dont la mort est programmée pour le lendemain. Celui-ci va d’ailleurs lui faire un bien singulier présent.

    Promise est un bon roman basé sur l’invention d’une société succédant à la nôtre et qui aurait réglé le problème du libre arbitre. Certes, on ne peut s’extasier au sujet de la nouveauté du sujet. Les premiers titres me venant à l’esprit sont les romans de Loïs Lowry mais aussi tout récemment Delirium de Lauren Oliver. Et je ne doute pas que plein d’autres titres me reviennent dans la journée. Et il en est de même pour l’hésitation de l’héroïne entre deux garçons, tous deux aussi charmants l’un que l’autre.

    Néanmoins, je pense qu’on ne pose jamais trop souvent la question de la liberté, du choix et de ce qui est réellement bon pour nous. Cassia évolue dans une société où tout est fait pour la santé de ses citoyens, jusqu’aux repas qui sont calibrés en fonction de chacun. On ne meurt pas malade et diminué puisque l’âge de la mort a été choisi et que le cancer, par exemple, a été éradiqué. A première vue, quelle chance : on meurt sereinement, on ne souffre plus de maladie ni d’indigence, chacun mange selon ses besoins. Néanmoins, on s’aperçoit très vite que l’héroïne est manipulée, qu’elle n’est pas libre d’aimer le garçon de son choix, les gens sont déplacés s’ils s’opposent aux idées en place et les mémoires sont effacées en cas de besoin. Bien évidemment pour le bien de la communauté à laquelle on évite de faire de mauvais choix.

    Ce roman permet donc aux adolescents, puisque c’est bien le public visé par ce livre, de se poser les bonnes questions et de nourrir intelligemment sa réflexion.

    Au niveau du rythme, je l’ai trouvé particulièrement entraînant dans les cent premières pages, chaque fin de chapitre lançant irrémédiablement le lecteur vers le suivant. Je trouve qu’il souffre ensuite d’un petit ralentissement qui rend une partie du récit un peu ronronnant, alors que je l’aurais souhaité angoissant de part en part. Puis la dernière partie du récit tient de nouveau le lecteur en haleine. Même si l’on sait que cela ne peut bien se terminer, le roman s’achève sur une note d’espoir et on sait que Cassia qui a beaucoup évolué pendant ce roman ne va pas s’avouer vaincue.

    Je vous invite à aller lire l’avis d’Anne-Sophie avec qui j’ai partagé cette lecture, sur laquelle nous avons pu échanger en direct en plus. Retrouvez également les avis d’Heclea et Mallou.