La phrase qui orne le bandeau du livre donne parfaitement le ton du roman : « La Vierge m’est apparue le 1er avril 2008. La date était mal choisie. »
Pierre Mourange est vétérinaire, il a 51 ans, veuf depuis dix ans et ne parvient pas à se remettre de la mort de celle qu’il a tant aimée. Pourquoi la Vierge choisit-elle de lui apparaître ? Voilà bien la question qu’il se pose… En tout cas, ça ne l’arrange pas et il ne sait pas trop comment gérer les réactions diverses et variées que ce phénomène suscite chez les gens qui l’entourent ou qui vont croiser sa route.
Ce qui est le plus savoureux dans ce roman, c’est la manière dont c’est raconté, avec une distanciation et une ironie parfois très mordante. Avec un fausse simplicité apparente, l’auteur jette des cailloux dans la mare, comme son personnage en jette au visage de la Vierge. Même si dans l’absolu, je ne suis pas fan de tout ce qui touche à la religion en tant que telle, j’ai aimé voir ce que celle-ci peut encore provoquer à notre époque. Avec les progrès de la science, tout ce qui touche à l’apparition ou au miracle est forcément beaucoup plus contrôlé, beaucoup moins envisageable. Alors si la Vierge apparaissait encore, qu’aurait-elle à dire ? Ou à prouver ?
J’ai aimé lire ce roman que j’ai vraiment trouvé décalé, aux situations improbables mais parfaitement revendiquées comme telles. Et puis j’ai aimé lire le texte de cet auteur aux mots simples mais bien assemblés et qui font mouche, à la galerie de personnages que l’on prend plaisir à suivre pendant ces 252 pages.
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