syngue_sabour  Et voilà une lecture de plus. Ce roman est court, fulgurant. Dérangeant aussi.

   On commence par la phrase « Quelque part en Afghanistan ou ailleurs », et l’on comprend dès l’entrée de ce livre que l’on va lire quelque chose de fort, qui touche au témoignage.

   Le début semble lent et répétitif : une jeune femme est au chevet de son mari, qui a reçu une balle dans la nuque. Il est là, quelque part entre la vie et la mort, les yeux ouverts, son habituel sourire moqueur au coin des lèvres. Elle égrène son chapelet, reçoit la visite du mollah et attend un miracle : le réveil de son époux. Mais au fil de son récit, de ses confidences à cet homme auquel elle n’a finalement jamais parlé, elle dévoile peu à peu la dureté de sa condition de femme, de sa vie auprès de cet homme qu’elle ne connaît finalement pas car ne consacre qu’à une guerre sanglante et fanatique. elle fait donc de lui sa Syngué Sabour, cette pierre noire qui doit recueillir les confidences et éclater pour soulager les souffrances. Ainsi le lecteur est plongé dans un monologue intérieur déchirant et suit pas à pas toutes les souffrances que la vie n’a pas épargnées à cette jeune femme.

   Le style est assez incisif, voire haché mais ce n’est que pour mieux rendre la violence sous-jacente de ce récit.

   A la fin du livre d’ailleurs, on en vient à s’interroger sur l’épigraphe de départ et aux frontières entre fiction et réalité. Car malheureusement, cette fiction ne dévoile que mieux ce qui fait la réalité de nombreuses femmes opprimées dans le monde.

Si vous voulez lire l’avis de Karine

   Je vous conseille d’ailleurs la lecture d’autres romans sur cette partie du monde et qui m’ont bouleversée :
muette
Le très touchant roman, La muette de Chadortt Djavann, dont vous pourrez lire un avis sur le site de Leiloona

Mais aussi les romans de Y.Khadra comme L’attentat, Les hirondelles de Kaboul

Et pour finir, n’hésitez pas à faire un petit détour chez Khaled Hosseini dont Les cerfs-volants de Kaboul m’ont aussi beaucoup touchée.