Dans la peau d’une djihadiste – Anna Erelle

    dans la peauLa quatrième de couverture indique que c’est « une enquête-choc impossible à lâcher ». Je confirme, je l’ai presque lu d’une traite.

    Anna est une journaliste, à l’affût du bon sujet, de celui qui lui fera faire un bon papier, voire le bon papier. Mais quand elle met le doigt dans l’engrenage qui suit, elle ne s’imagine pas un instant jusqu’où ça la mènera.

    Pendant un mois, elle va devenir Mélanie, jeune femme convertie à l’Islam. Et elle va rentrer en contact via Facebook, dans un premier temps, avec un chef français d’une brigade islamiste. Il va d’abord lui parler de son engagement puis très vite lui proposer de devenir son épouse et de le rejoindre en Syrie. L’homme se fait de plus en plus pressant, la tension monte et le personnage de Mélanie commence à prendre trop de place dans la vie d’Anna. Où commence le virtuel et où s’arrête le réel ?

    J’ai un avis assez contrasté sur cette lecture. D’un côté, j’ai trouvé passionnant (et sécurisant) de rentrer dans une telle problématique, au chaud dans mon canapé. En effet, l’engagement fanatique est une thématique qui inquiète. Et encore plus depuis quelques mois, forcément. J’avais très envie de comprendre comment des jeunes pouvaient être enrôlés, comment ils pouvaient tout quitter pour se lancer dans quelque chose qui peut paraître complètement dingue, démesuré. De ce point de vue, j’ai découvert pas mal de choses de ce point de vue et cela m’a donné envie de découvrir plus avant toute cette problématique.

    Forcément, j’ai eu un peu de mal avec le style assez oral et immédiat mais je pense que le genre et le sujet veulent ça. J’ai été très mal à l’aise tout le long de ma lecture car le personnage masculin me faisait réellement flipper. Et de fait, c’est assez réussi. Mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi cet homme, apparemment haut placé dans cette organisation, passe autant de temps pour séduire et rallier UNE jeune fille qui elle ne peut avoir grand intérêt pour lui. Je ne sais pas, pour moi, il y a quelque chose qui ne colle pas dans ce récit, en tout cas dans la motivation de l’homme. Et puis, forcément, la journaliste va trop loin et j’ai eu l’impression qu’à un moment la curiosité avait cédé la place au journalisme (au sens où je l’entends). Et je crois que depuis ce début d’année, j’ai beaucoup de mal avec une certaine sorte de journalisme…

16 réflexions au sujet de “Dans la peau d’une djihadiste – Anna Erelle”

  1. j’avais entendu parler de ce récit, je suis très tentée car de la peur naît aussi l’envie de comprendre comment cela est possible, avec quels arguments les djihadistes arrivent à enrôler et comment l’entourage de la « victime » n’est pas alerté…Tes bémols sont intéressants, pas sûre que je me lance du coup. (ça donne l’impression d’avoir exagéré les choses pour faire vendre, mais peut-être que je me trompe…)

    Répondre
    • J’ai lu ce livre je l’ai dévoré. Tout mon entourage est unanime d’ailleurs, aussi. Vraisemblablement mille et une frasques ne devait pas bien connaitre le sujet avant car justement le livre explique l’envers du décor… Des extraits vidéos ont été diffusés ou on voit anna erelle et abou machin se raconter exactement ce qu il y a dans le livre. Et si vous y avez vu des bémols, vous devriez etre flics, car eux ont placés l’auteur sous protection, et ca m étonnerait que l’Etat participe à un coup de pub pour faire vendre le bouquin d’une journaliste…. 😉 En tout cas moi je préfère ce journalisme plutot que bfm et les vrais articles soit disant choc!!! Et bien sur je salue l immense courage de la journaliste et je lui souhaite une belle vie, car elle le mérite

      Répondre
      • Bon, je vais vous répondre pas à pas. Bien que ça m’agace mais je ne censure jamais aucun commentaire.
        Vous avez adoré, vous avez le droit. Votre entourage est unanime, j’en suis bien aise.
        Je n’ai pas regardé le vidéos. C’est vrai. Mais bon des vidéos restent des vidéos…
        Ensuite, je n’ai pas non plus parlé de mensonge, de manipulation, etc. J’ai émis des réserves. Tout simplement parce que je réfléchis à ce que je lis, regarde, etc. Et je ne considère rien comme étant vrai parce qu’il est véhiculé par un livre, un média, etc.
        Quant à BFM télé et les articles que vous appelez « choc », nous sommes d’accord. Mais je ne vois pas le rapport avec mon article.
        Pour la protection de la police, je n’ai pas envie de rentrer dans ce débat. Il nous prendrait des heures. Et les motivations de la police, elles sont sans doute excellentes et je les respecte.
        Néanmoins, cela ne m’empêche pas de donner des bémols de lectrice, d’avoir un avis personnel sur un livre que j’ai lu attentivement de la première à la dernière page.
        De la même manière que vous êtes libres d’avoir votre avis.
        Je ne prétends pas détenir une vérité, loin de là. J’exprime des interrogations. Et je le ferai autant que j’en aurai envie 🙂
        Cordialement.

        Répondre
  2. Je n’ai pas du tout envie de lire ce genre de livres. J’ai vu cette journaliste deux fois à la télévision . Je trouve tout de même vain d’avoir voulu entrer en relation avec un djihadiste pour essayer de comprendre pourquoi il en était arrivé là ou pourquoi certains ou certaines pouvaient se laisser entraîner car je pense que cela n’a pas d’explication rationnelle. Et puis je ne sais pas comment elle a pu supporter d’entendre des paroles qui ont l’air de sortir d’un cerveau illuminé ET dangereux.

    Répondre

Laisser un commentaire