Donjons – Editions du 38

Donjon-Ouest    Avez-vous entendu parler des Editions du 38 ? Si ce n’est pas le cas, je vous conseille d’y jeter un oeil attentif car c’est une maison dynamique et qui se lance avec beaucoup de brio. Et je ne dis pas cela parce qu’ils publient ma première nouvelle, à sortir dans un recueil intitulé « Fantasmes et Miroirs » et qui va sortir dans quelques jours seulement.

La semaine passée, sont parus deux recueils formant un coffret : Donjons. Deux volumes, une tour Sud et une tour Ouest. Douze nouvelles en tout, autour d’un imaginaire un peu particulier. Vous avez aimé 50 Nuances, vous croyez être accro de BDSM… Vous risquez d’être surpris… En effet, dans bon nombre des nouvelles du recueil, on ne rigole pas, on ne fait pas semblant. Ames sensibles, réfléchissez. Et ne venez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus.

Dans ces deux recueils, se côtoient des textes très différents, de plumes très différentes. Certains noms sont déjà connus dans le milieu de l’écriture érotique, d’autres font leur galop d’essai avec cette publication. Forcément, il y a des textes que j’ai vraiment aimés, d’autres moins et d’autres pas du tout. L’érotique, c’est comme l’humour… on ne peut accrocher à tout.

Dans la Tour Sud :

  • Je n’ai pas accroché du tout avec la domina de ChocolatCannelle. Je pense que c’est un thème dans lequel je ne me retrouve pas. Aucun jugement de ma part mais je ne suis pas du tout émoustillée par des histoires de personnes « promenées » en laisse, les métaphores animales. Que ce soit cru ne m’a absolument pas gênée par contre. Désolée.
  • J’ai beaucoup aimé « La prison des fées » de Fleur Deschamps. Au départ, l’idée ne me plaisait pas trop et je me suis laissée embarquer dans cette histoire revisitée de Merlin. Dire que j’ai frémi serait excessif mais j’ai trouvé ce texte plaisant.
  • J’ai failli m’évanouir en lisant la chute du texte d’Alana Smith, « Blood Flower ». Le texte mêle les codes de l’érotique et du fantastique. La narratrice suit le bon vouloir d’un homme, les situations s’enchaînent (un peu trop ?) et la nouvelle se clôt sur une chute que j’ai trouvée, n’ayons pas peur des mots, répugnante. Alors certes, on met cela sur le dos d’une double interprétation possible (merci Todorov) mais… franchement, je n’ai pas de mot…
  • Je me suis perdue dans le style de Marcel Lourel. La nouvelle « A huis clos » a un style très spécial, une manière déstabilisante de faire varier le « tu » et le « il ». L’auteur utilise un vocabulaire très soigné, très décalé. Trop pour moi. J’ai fini ma lecture en diagonale
  • Sur les hauteurs de Camaret est une très chouette nouvelle de Viviane Faure. La narratrice décide d’emmener un homme dans des ruines, où elle compte bien folâtrer avec lui. Mais l’homme n’est pas disposé. Alors elle va appeler un de ses anciens amants pour satisfaire ses besoins. Une nouvelle avec une héroïne qui s’assume et une fin qui donne envie d’un autre épisode.
  • Le recueil se clôt avec une histoire d’Isabelle Lorédan, « L’exorcisme » dans lequel une femme demande à se faire laver de ses mauvaises pensées… Son mari l’accompagne… Autant vous dire que personne ne ménage sa peine pour lui venir en aide…

 

Dans la Tour Ouest :

  • J’ai beaucoup aimé le pitch de départ de « Donjons et Dragons » de Clarissa Rivière. Il y a une vraie histoire qui démarre bien, de vrais personnages. Mais je ne sais pas… Ensuite, je suis restée un peu en marge, le personnage féminin est excitée d’un coup sans qu’on comprenne trop pourquoi. Et je n’ai été que moyennement convaincue par la scène hot et par la fin.
  • J’ai beaucoup aimé le texte de Sixtine, « Abandon ». Même si là encore, je n’ai pas fantasmé sur les agissements de cette dominatrice, j’ai trouvé le texte bien écrit, d’une plume fine et maîtrisée. Et le choix de point de vue laisse le lecteur à son exacte place de voyeur. Bravo !
  • « Mon mémorable enlèvement » de Céline Mayeur joue sur la peur et le fantasme du kidnapping. D’autant que la narratrice a perdu ses lunettes et n’y voit guère. J’ai aimé le départ, l’écriture légère et agréable. Mais la fin ne m’a pas convaincue. Certes, un peu de sentiments dans ce monde de brutes ne fait pas de mal. Mais je n’ai pas trouvé cette fin très crédible.
  • Hormis une héroïne un peu jeune à mon goût et une justification finale un peu tirée par les cheveux, le texte d’Alexandrine d’Aumale est mon préféré du recueil. « Tante Jeanne en son donjon » est une bonne nouvelle, fort bien écrite avec des personnages que j’ai trouvé très bien construits. Le majordome est un personnage très excitant et a réveillé des petits fantasmes de dominatrice du dimanche, hi hi. Je pense que ce récit aurait gagné à être un mini-roman qui aurait davantage préparé la rencontre entre la nièce et la tante et motivé le choix.
  • La nouvelle d’Ava Castel, « Un jeu de patience » est agréable à lire. Néanmoins, je pense que la nouvelle aurait peut-être été mieux mise en valeur à la lumière d’une autre thématique. Dès le départ, on n’est pas dupe de ce qui va arriver au narrateur et c’est un peu dommage. Les scènes érotiques sont plaisantes mais je pense que la nouvelle ne gagne pas à être placée ici. J’attends avec impatience sa nouvelle dans « Miroirs »
  • Le début de la nouvelle de Fleur Deschamps, « Messire Bertold en son donjon » m’a bien plu. J’ai aimé le pitch de cette histoire où une prof en sortie culturelle avec ses élèves revient le lendemain, attirée par le guide plus que par le patrimoine… Mais la jeune femme se met à rêver d’aventures avec Messire Bertold, homme d’une époque passée. J’aurais clairement préféré son aventure avec le guide qu’une nouvelle qui à mon goût, annonce la petite trilogie « Les Plaisirs d’Alix » chez le même éditeur.

 

Deux recueils qui proposent donc des univers très variés malgré un thème assez particulier et qui m’a permis de découvrir plein de plumes. Les trois recueils « Miroirs » sont dans ma liseuse, je vous en reparle très bientôt.

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