La Lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson

    Ce roman fait partie de ma sélection pour les matches de la Rentrée Littéraire chez Price Minister, puisque cette année on m’a lettre à Helgaproposé de faire partie de l’équipe des quatre marraines de l’opération. Quand on nous demande notre sélection, la rentrée vient seulement de démarrer et bien évidemment, on n’a pas encore lu grand chose de ce qui a fleuri sur les étagères de nos libraires. alors j’ai sélectionné trois romans qui me faisaient hyper envie. Celui-ci, je l’avais noté chez Jérôme et Maryline mais j’avais un peu oublié de quoi il parlait au moment d’ouvrir ces pages…

    Bjarni Gislason est un vieux bonhomme… A 90 ans, il décide d’écrire une longue lettre à Helga, la femme qu’il a aimée… en toute clandestinité. En effet, quand il la rencontre, il est marié… elle aussi… De sa propre épouse, Unnur, il n’a pas d’enfant car une opération malheureuse a rendu toute intimité impossible entre eux et donc tout espoir d’enfant. Alors face à l’aridité de son foyer, la volupté de cette Helga, déjà mère, tellement femme… Après que de fausses rumeurs leur ont prêté une liaison, celle-ci finit par se produire. Et c’est au milieu de la paille et des bêtes que leur désir va se consumer. Helga est une femme sensuelle, qui vit sa sexualité naturellement et librement. Un personnage qui m’a beaucoup touchée, dont je me suis sentie très proche par moment (non, je ne vous dirai pas quand). Mais quand elle tombe enceinte et qu’elle propose de partir ensemble, Bjarni refuse et reste dans sa ferme, avec sa femme.

    Cette lettre, il l’écrit donc 40 ans après pour faire le deuil, pour expliquer à cette femme qu’il n’a jamais été heureux et au final, n’a jamais cessé de l’aimer… s’interdisant le bonheur mais en ayant finalement privé également sa propre épouse. Mais il est trop tard, il ne reste plus que des mots…

    Si j’ai lu et globalement aimé ce livre, notamment pour le personnage d’Helga, ce n’est pas non plus un coup de coeur. J’ai été partagée à de nombreuses reprises entre la sensualité de certaines scènes et un vocabulaire que je trouvais un peu trop « fermier ». Je sais bien qu’on ne peut pas reprocher à Bjarni de parler comme ce qu’il est mais au bout d’un moment… les boucs et l’urine… c’était un peu trop pour moi. Alors qu’il partage sa joie de la voir et compare cela à l’acquisition du dernier tracteur, soit, on a les références qu’on peut. Mais parfois, j’ai trouvé qu’on était un peu trop proche à mon goût des saillies organisées entre animaux, dans la description. Et puis certains passages, comme le récit d’un concours qu’il veut gagner avec son bélier… ben, si le roman avait été plus épais, je crois que j’en aurais fait l’économie de lecture.

    Et puis, soyons franc, on lit tous avec nos tripes et notre vécu, hein… Si à 90 ans, je reçois une lettre de l’homme que j’ai désespérément aimé (elle, en plus, elle en a porté un enfant qu’elle a élevé sans lui) qui cherche avant de mourir à venir me dire son désespoir, à quel point il a été malheureux, cherchant sans doute surtout à se disculper avant de mourir… eh bien, je file lui claquer mon déambulateur sur la tête et lui cracher mon dentier… voilà, c’est dit…

    C’était une lecture commune avec ma douce Leiloona dont j’attends de voir si elle a été aussi émoustillée que moi par le rut du bélier.

    Oui, Jérôme, je suis d’accord avec toi, c’est diablement mieux écrit que les aventures de Christian Grey et de tous ses clones insipides… mais si je trouve l’image des « cuisses couleur d’aspirine » qui claquent, assez forte, si j’ai aimé le moment où elle enlève son pull, offrant la vue de ces seins qu’on devine chauds, doux et lourds… le coup de la « gelée blanche » entre les cuisses, par exemple, mouais niveau expression, on repassera… Mais bon, dans le pré aussi, on peut trouver l’amour paraît-il  :mrgreen:

Rentrée 2013        Price minister

51 réflexions au sujet de “La Lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson”

  1. J’adore le craché de dentier !! Les avis sont tellement variés sur ce petit livre que je ne peux que le prendre à la bibliothèque pour me faire ma propre idée.

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    • Ca pourrait devenir une discipline olympique, si si !!
      Et oui, il faut te faire ta propre idée. Hâte de connaître ton avis

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  2. Je crois que je lui collerais aussi un coup de déambulateur et de dentier…!
    je culpabilisais parce que ce titre ne me faisait pas envie et que j’en ai vu des tas de coups de coeur, même sur La Grande Librairie, et tu m’as guérie 😀

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    • Moi je dis qu’on ferait une fine équipe, toi et moi, en maison de retraite 🙂
      Et pourquoi culpabilier ? On ne va pas avoir envie de tout, non plus 😉

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  3. Punaise, là j’ai un p****** de flash, et je me vois écrire une lettre à 90 ans, et je me dis que je ne finirais pas comme ça, ce serait trop con. 😮

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  4. Entre le bouc et le claquage de déambulateur, tu m’as bien fait rire 😀 J’ai vu des avis très variés mais je crois que je me sens plus en phase avec ceux qui émettent des réserves. Je le lirai peut-être mais sans me presser.

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  5. Ok pour la gelée, c’est moyen, il aurait pu dire qu’il avait vidé son carafon d’orgeat^^ (oui j’en suis resté cette semaine à mon vocabulaire coquin pioché dans le dictionnaire, ça va me faire des mois je crois !).
    Sinon le bouc, l’urine, la métaphore tractoresque, tout ça j’adore. Et puis ce vieux monsieur est lucide, drôle, touchant, lourdingue, cash, il sait se faire poète (si,si !) et en même temps il peut devenir d’un paragraphe à l’autre tellement vulgaire… c’est tout ce que j’aime (peut-être parce que c’est un peu/beaucoup ce que je suis moi-même). Bref ça restera un coup de cœur et je suis bien content de découvrir vos avis à Leiloona et toi, même s’ils ne sont pas enthousiastes (promis je ne boude pas^^).

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    • Je vois en effet que les mardi t’enrichissent drôlement, rires !
      Après, je comprends à 100 % que tu aies aimé. C’est un bon roman. Mais comme je suis prude et sensible, ben voilà quoi (ah ah ah)

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  6. Je dois bientôt recevoir l’exemplaire de Philisine qui voyage, je pense que ça me plaira autant que d’avoir lu ton billet, même si je rigole moins. bon week end 🙂

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  7. mmmmm je n’ai aps aimé ce roman, lu il y a déjà un moment, bon je reconnais que je m’en souviens bien… il ne m’a donc pas laissé indifférente, seulement un rien nauséeuse devant une écriture trop fermière pour moi, j’aime ton adjectif… je n’arrive pas à trouver un adjectif qui va bien… sensuel surement pas, cru même pas, trivial non, crade ? (je en me savais pas si bégueule, je devrais peut être faire un thérapie)… J’en suis pour le coup du déambulateur (pas aimé ce type) sauf que je n’ai pas beaucoup aimé Helga non plus… dommage, rencontre ratée pourtant l’Islande quoi…

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    • Bon, on sera copines de maison de retraite alors et on collera des coups à tous les vieux types qui n’auront pas assuré dans leur vie… On ne va pas chômer à mon avis…
      Pour la thérapie, ma foi, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort 😉

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  8. Je ne supporte pas les livres écrits avec un vocabulaire trop familier, donc je passerai mon chemin. x)
    Et je suis d’accord pour le déambulateur et le dentier… lol
    Bonne soirée !

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  9. Il trône en bonne place à côté de mon lit et du coup, je lis les avis en diagonale pour garder la surprise intacte… Bon, je n’ai pas pu m’empêcher de lire ton billet plus en détails suite aux commentaires. Moi qui croyais lire un livre poétique au charme campagnard islandais, tu m’annonces un Fifty shades à la mode gériatrique. Ca promet….

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    • Je pense que j’étais particulièrement agacée par des trucs persos quand j’ai écrit ce billet… poin poin poin !

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