Le premier mardi, c’est permis (37) La lecture, cette fois !

 misere   Ce mois-ci, pas de roman croustillant, pas de nouvelle émoustillante mais la lecture d’un essai vraiment très intéressant sur les sites de rencontre. Comme je ne ferai pas de misère ni à l’auteur du livre ni à son contenu, vous vous dites que mon billet risque de manquer de piquant. Que nenni, j’ai de quoi illustrer mes réflexions sur le sujet, rassurez-vous.

    Misere-sexuelle.com comme son nom l’indique traite des rencontres en ligne et de la misère relative que ces rencontres engendrent. Comme le dit très bien l’auteur, on connaît tous quelqu’un qui a trouvé l’amour via le net. Mais on connaît surtout plein de gens qui s’y sont fait baiser, au sens propre et/ou au sens figuré (eh oui, certains chanceux…). Cet essai m’a parlé puisque séparée depuis 5 ans d’avec le père de mon fils, j’ai essayé deux week-end par mois de « refaire ma vie ». Enfin surtout de la continuer, mais bref. Ayant fréquenté quelques sites de rencontres, j’ai voulu voir si la réflexion de l’auteur à ce sujet me parlait. Et je dois reconnaître que OUI ! Mon seul regret… ne pas avoir pu proposer mes anecdotes à l’auteur pour étayer son bêtisier.

    Premier constat véridique même s’il pique : quand t’es moche et/ou beauf, tu ne serres pas plus sur le net qu’IRL. Forcément car tout se joue sur la photo de départ. Donc il faut déjà passer cette étape et ce n’est pas le plus facile. Le pire c’est que sur le net, tu paies pour ne pas forcément emballer. Et ceux qui paient ont souvent tendance à penser que de ce fait, ils ont droit à un retour sur investissement. Et ça les tend un peu, forcément…

    Une fois, le contact pris, il faut savoir que rien n’est encore gagné. Premièrement, vous allez avoir affaire à plus d’intérêt sur vos prestations sexuelles que sur votre club tricot/macramé du jeudi soir. Etrangement.

     Je suis d’accord avec l’auteur : derrière un écran, on se croit tout permis, on se sent pousser des ailes. Mais la première rencontre est souvent un mur infranchissable. Celui que l’on a en face n’est pas du tout celui que l’écrit nous avait fait fantasmer. De même, un mec maladroit à l’écrit n’aura peut-être pas sa chance alors que c’est un chouette type quand il est en direct.

    Stéphane Rose consacre un bon passage de son essai aux mythos. Pas ceux qui te tartinent un peu, non, les vrais de vrais. Je suis tombé sur l’un d’entre eux. Un gars charmant et bien gaulé  qui avait prétendu être conseiller financier, bac +5, habiter Paris avec un colocataire pas commode. Au final, entre autres mensonges et embrouilles, il était agent de sécurité, s’était fait courser par l’école plus qu’il n’avait suivi d’études et vivait dans un réduit studio à peine meublé à Chartres. Au final, je ne lui en veux pas… il est le reflet d’une société dans laquelle il faut flamber pour emballer.

     Dans le genre mytho, on rencontre aussi quelqu’un qui n’est pas la personne de la photo ou n’a pas toutes les caractéristiques annoncées. Là aussi, Stéphane (je me permets hein), j’ai testé. Ayant rendez-vous un soir avec un beau et grand métis, je me permets de me jucher sur des talons (je culmine déjà à 1.78m à plat) et attend le jeune homme devant le bar. Une voiture passe, un type me fait de grands signes. Jamais vu de ma vie… J’en déduis que je suis à tomber ce soir-là… Normal… Sauf que non, c’est mon rencard : il est petit, plutôt bien black (ce qui en soit ne m’aurait pas dérangée) et n’a pas du tout la même tête que sur la photo. Explication : je rentre des Antilles et j’ai bronzé (et ta tronche, connard, elle a changé) et bon, on ne va pas se fâcher pour 10 cms (remarquez, ça dépend où). Après 30 minutes ronflantes autour d’un verre (chacun a payé le sien) où j’ai soufflé mon ennui avec très peu de discrétion, il m’a quand même demandé « Chez moi ou chez toi ? » Avec mon sourire d’ange, je lui ai répondu que moi chez moi et lui chez lui. Et il semblait surpris…

    J’ai adoré aussi le passage sur les névrosés en tout genre. Et il y en a autant chez les mecs que chez les nanas, pas de jalousie, tout le monde sera servi. Je me souviendrai toute ma vie de Mika qui,  son prénom tatoué au milieu d’étoiles sur l’avant-bras (on ne sait jamais qu’il se perde… on pourrait le ramener à sa môman), m’avait emmenée faire une promenade dans les bois pour me sortir « Les bois, ça m’excite ». N’ayant pas compris (suis à moitié blonde… comment ça quelle moitié ?) et lui ayant suggéré de fourrer un tronc d’arbre (oui, je suis une poétesse incomprise), il s’est fâché disant que c’est bien pour cela que je portais une robe, non ? Certainement pas parce qu’on était en plein mois d’août et que je suis une fille, hein. Je lui ai délicatement prouvé que je portais une culotte Bridget Jones et que ça c’était une preuve scientifique que je n’étais pas le trou tronc d’arbre qu’il espérait.

    Je pourrais vous citer plein d’exemples (demandes improbables, photo de sexe en érection, j’en passe et des meilleures) mais je vais garder un peu de vie privée. Je pourrais aussi vous dire que j’ai connu l’amour, le vrai, via un site de rencontre mais que… non, pas envie d’en parler encore…

    En tout cas, je vous conseille la lecture de cet excellent essai qui fait un inventaire complet de ce qui s’offre sur la marché et traite avec justesse, intelligence et franc-parler aussi ce qui fait qu’à force de trop vouloir rencontrer, on ne se trouve plus.

    Je voulais regarder le « Zone interdite » de dimanche pour en parler aussi, mais j’ai oublié l’heure et hier mon Replay m’a lâchement abandonnée.

Et vous, qu’avez-vous osé ce mois-ci ? Cess a été touchée par un roman fort, Martine nous dévoile le côté rose de Zola, Jérôme nous titille de nouveau de sa plume, Noukette nous offre une pépite et Liliba un cul bénit, Evy fait semblant de s’intéresser aux contes (hi hi hi), Yaneck se joint à nous en BD, Mylene joue merveilleusement et l’Irrégulière fait l’amour au futur

Mardi-c-est-permis

32 réflexions au sujet de “Le premier mardi, c’est permis (37) La lecture, cette fois !”

  1. Ces livres ont forcément plus de sens quand on en a fait l expérience et tes ajouts sont donc les bienvenus…et j adore ta repartie 🙂

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  2. J’aime ce billet et tes anecdotes. Clairement on doit tomber sur des mythos… Trouver l’amour sur internet ça doit en effet être possible, mais pas évident.
    Et puis comme tu dis, entre ce qu’on se permet d’être derrière un écran et ce qu’on est en vrai, il y a une différence.

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  3. Hé bien, je ne m’attendais pas à trouver autant de personnel dans ce billet. Ayant moi aussi testé les sites de rencontres. enfin, les sites, pas les rencontres, je partage quelques uns de tes avis.
    Et donc, je me joins à vous en ce mois de Juin, avec ma première participation au challenge: Gisèle et Béatrice, de Benoît Fourmont, chez Dupuis. Une BD soit-disant féministe, ce que je conteste quelque peu…
    J’espère être là le mois prochain.

    Yaneck
    http://chroniquesdelinvisible.wordpress.com/2014/06/03/gisele-et-beatrice-mardi-chronique/

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  4. Des confidences racontées avec franchise et simplicité. Je suis amusée et triste aussi. Mes copines célibataires ont cherché également à rencontrer quelqu’un par l’intermédiaire des sites, mais c’était à chaque fois catastrophique. Il y a les goujats, les fils à maman, les déboussolés, les séducteurs d’un soir… et comme tu le racontes, toujours d’un profond ennui. Pas évident tout ça !

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    • Les sites de rencontres sont tristement à l’image de la vie. Difficile de trouver un peu de légèreté de ce point de vue 😉

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  5. Je connais quelques personnes qui ont rencontré l’amour sur des sites de rencontres mais c’est vrai que ça ne doit pas être triste (enfin si en fait). Ce livre devrait être d’utilité publique !
    J’ai regardé le Zone Interdite de dimanche justement mais vaguement seulement, rien de neuf sous le soleil.

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  6. Jamais testé les sites de rencontre… Effectivement, on doit croiser de tout, le pire et le meilleur… Tes anecdotes sont toujours aussi « hilarantes », rien ne t’a été épargné je dois dire…

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  7. j’ai aussi des exemples positifs de rencontre mais personnellement ça ne m’intéresse pas de rencontrer quelqu’un par ce biais là…. ce qui fait que je suis encore et toujours célibataire peut être 😛

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    • Moi de face ou de biais… ahum… Pas facile de trouver… et parfois même quand on croit avoir trouvé…

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  8. Un très beau billet, plein de rires (je me suis esclaffé à voix haute pour le trou/tronc d’arbre) (oui tu es une poétesse), plein de remarques intéressantes (et si vraies) qui font que j’aurais bien envie de découvrir ce livre, puis aussi avec un peu de mélancolie, comme je préférerais ne pas en lire au sujet de l’état de ton coeur…. Allez, nouveau nid, nouvelle vie ! Il va bientôt se pointer celui qui partagera ta vie : métis ou black, bucheron ou agent de sécurité ou encore conseiller financier, mais pas menteur (pcq ceux là, on n’en veut pas).
    Des bisous

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    • J’aimerais trouver le bouton off parfois. Et l’aimer ne serait-ce qu’un tout petit peu moins chaque jour. Car sa vie n’est pas auprès de moi…

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  9. ben, si ça les tend, ils devraient être contents, nan ?!? ^^ désolée, je ne fais pas toujours dans la finesse… :p
    par contre, j’ai adoré tes réparties… tu n’as jamais penser à écrire ton bouquin du 1er mardi du mois ? 😉
    concernant l’auteur, je me rappelle que les passages sur ses rencontres internet dans Pourvu qu’elle soit rousse faisaient parti de mes préférés…

    de mon côté, j’avoue que je t’ai fait faux bond pour ce mois-ci…

    bonne soirée ! 🙂

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    • Si, si, j’y pense à l’écrire ce bouquin… Maintenant faudrait que je le fasse, ahum…
      Sinon, j’espère te retrouver très vite au rendez-vous 😉

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  10. Excellent ce billet ! Il met vraiment le livre en relief. En effet, on en connaît tous des gens qui ont galéré ou ont rencontré l’amour sur ces sites. J’avoue n’y avoir jamais été et donc pas tentée par le livre mais ton billet est savoureux !

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  11. Perso j’ai rencontré mon mari sur un site de rencontres… Après bien des déconvenues via le net… Il a fini par arriver 🙂 ton billet me touche car je m’y retrouve un peu ( j’ai moins le sens de la repartie que toi malheureusement …) Et cet essai m’intéresse forcément.

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