Le quatrième mur – Sorj Chalendon

    Il était temps que je découvre l’auteur et ce n’est pas faute d’avoir même acheté un de ses romans au Salon de Paris l’an passé et 4e murde l’avoir fit dédicacer. Alors maintenant que les lycéens lui ont décerné le Goncourt, je n’ai plus d’excuses.

    En 1974, Georges est étudiant en droit et il milite dès qu’il peut, pour toute cause lui semblant digne d’être défendue. C’est à ce moment que Samuel Akounis va entrer dans sa vie. Ce dernier, issu d’une famille juive décimée pendant la Seconde Guerre Mondiale, a été torturé pendant ce qu’on a appelé la guerre des Colonels, en Grèce, à cause d’une représentation d’Ubu Roi. Georges va apprendre à ses côtés que ses petites révoltes en France ne mettent pas grand chose en jeu. Il va aussi lui apprendre le théâtre comme moyen de s’exprimer, comme moyen d’oublier la guerre pour quelques instants. Quelques années plus tard, alors que Samuel est en fin de vie, Georges va devoir tout donner pour mener au bout un projet qui est cher à son meilleur ami.

    Voilà un roman très fort, un roman que je n’oublierai pas. S’y mêlent à la fois le bonheur de suivre des expériences théâtrales mais également l’horreur du récit de scènes de massacre, des blessés, des morts… hommes, femmes… enfants… On suit Georges dans ce Liban en pleine guerre, à feu et à sang. On le suit dans ce projet fou, initié par Samuel, de monter sur les planches l’Antigone d’Anouilh, en se jouant de la guerre, en se jouant des interdits et des tabous. Mais la guerre et le sang vont se mêler sur scène comme au-delà, brisant la protection de ce que l’on nomme le quatrième mur, convention théâtrale visant à refermer l’espace scénique sur lui-même, séparant les acteurs des spectateurs.

    Une lecture très forte que j’ai eu le plaisir de partager avec Titine en ce dimanche.

Rentrée 2013

16 réflexions au sujet de “Le quatrième mur – Sorj Chalendon”

  1. Ton billet me fait très plaisir, te voilà ralliée à la bannière de Sorj ! C’est également un livre que je ne suis pas prête d’oublier, alliant la force et l’émotion des mots. Le vécu de Sorj Chalandon renforcé le poids de son livre.

    Répondre

Laisser un commentaire