Mauvais genre – Chloé Cruchaudet

    Aussitôt reçue, aussitôt lue. vous me direz, ce n’est pas étonnant, le billet de Noukette du mois de novembre avait drôlement mauvais-genreattiré ma curiosité. Et en plus, cette BD sera pour moi la première participation à un challenge que je vais vous présenter demain. Si ça, c’est pas du teasing  😉

    L’histoire commence en 1911 alors que l’insouciance est encore de mise. Louise et Paul se rencontrent, dansent, flirtent, tombent irrémédiablement amoureux et se marient. Il part faire son service militaire, prend du grade. Mais la guerre éclate et son grade lui vaut d’être envoyé au front. Commence alors pour lui une longue descente aux enfers : la vie dans les tranchées, l’omniprésence de la chair sanguinolente et de la mort. Et puis la mort sous ses yeux de Marcel, un compagnon de tranchée, est le déclencheur : il se coupe un doigt afin d’échapper au front.

    Après six mois d’hospitalisation, à la menace de retourner sur le front, il fait le choix de déserter. Avec la complicité de sa femme, il va faire le choix fou de se travestir et va passer dix ans de sa vie dans la peau d’une femme qui prendra le nom de Suzanne. Mais cela n’est pas sans prix. Et quand la BD commence sur un procès, on se demande jusqu’à quel point Louise et Paul ont eu à payer.

Cette BD est une réussite dans tous les domaines.

    En ce qui concerne la partie plastique, j’ai été subjuguée par ces pages. On y trouve une alternance de vignettes plus sombres les unes que les autres relatant l’épisode des tranchées, d’une noirceur où la seule couleur se détachant est le rouge sang. A ces planches s’opposent d’autres beaucoup plus claires pour relater la vie de Louise et Paul, dans lesquelles toute la sensualité acquise par Paul s’exprime. Tous les personnages de la BD sont attirés par lui, le lecteur ne l’est pas moins.

    Au niveau du scénario, on est happé par ce qui est inspiré d’une histoire vraie advenue lors de la première guerre mondiale. De nombreux thèmes y sont traités avec beaucoup de justesse et beaucoup de force : l’horreur de la guerre, l’incapacité à reprendre une vie normale après l’horreur mais aussi celui de l’ambivalence qui habite chacun de nous. On y suit également les frasques du mari dans les sous-bois, la nuit. Jusqu’à ce qu’il y emmène Louise. Cette histoire raconte la lente déchéance d’un couple qui avait tout pour être heureux et à qui la guerre a tout volé. Une BD (que l’auteur qualifie même de roman graphique) de 156 pages qui se tournent inlassablement. Merci ma Noukette !

Logo BD Mango Noir

 

Les avis de Aproposdelivres, Noukette, Marion, Sara, Moka,Mo’, Cristie, Jérôme, Marguerite, Lasardine

 

51 réflexions au sujet de “Mauvais genre – Chloé Cruchaudet”

    • Elle m’a retournée. J’ai même parlé du thème aux 3e aujourd’hui, sans leur donner le titre car je leur ai dit que ce n’était pas à leur portée mais pour leur parler des déserteurs et du difficile retour à la vie civile notamment

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    • Il y a toujours des gens qui n’aiment pas. Ce que je peux comprendre d’ailleurs, parce que c’est trash tout de même

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