Moi en double – Navie / Audrey Lainé

    Voilà j’ai décidé de démarrer mon rdv « La semaine sans complexe » avec une BD qui traite du mien… le poids. Moi en double est une BD autobiographique qui m’a drôlement marquée.

   Oui, oui, je sais, j’aurais dû démarrer la semaine hier… un lundi quoi… mais je rentrais d’une semaine de vacances, ayant conduit 900 kms sur le dimanche. Et reconnaissons-le, un peu d’appréhension à démarrer cette semaine avec un thème qui me touche autant. Moi en double m’a littéralement secouée, sachez-le d’entrée de jeu.

   Le poids est sans doute un des plus gros tabous. Preuve, de même qu’on a du mal à dire de quelqu’un qu’il est »noir », on trouve tout un tas d’expressions pour contourner le mot « gros ». Je ne vais pas en faire toute la liste : enrobé(e), rond(e), avec quelques kilos en trop… Le but n’étant pas de rentrer dans un débat du « c’est bien (ou pas) d’être gros », mais juste du « j’ai quand même le droit d’exister, m’habiller, me chausser », etc.

La BD, voyons, Stephie, la BD…

    La scénariste, Navi, que vous connaissez sans doute pour le magnifique Collaboration horizontale, raconte son histoire et son rapport à son poids. Bd en noir et blanc avec aux commandes du crayon, Audrey Lainé, dont je découvre le travail très soigné. (J’ai même imaginé l’héroïne de mon propre roman sous ses traits). Vient s’ajouter du rouge… pour représenter le double.

    Le double, oui. Cette idée vient du thérapeute qui lui dit que c’est un peu comme si elle portait une deuxième elle-même sur ses épaules. De là s’engage une lutte entre l’héroïne et son double. C’est ainsi que chapitre après chapitre, le lecteur est invité à entrer dans ce qui est le plus intime, thème après thème. La bouffe, le sexe, les bourrelets, le rapport à soi mais aussi aux autres. Et forcément, ça pique…

Ouais, enfin, personne n’est dupe, Stephie… t’as envie de t’exprimer sur le sujet…

    C’est vrai, le poids est quelque chose que je traîne… J’ai toujours voulu en perdre, surtout quand je n’en avais pas besoin d’ailleurs. Notamment à cause de mecs qui me trouvaient trop grosse alors que ce n’était pas du tout le cas. Mais le poids, je me le traîne au sens propre depuis 5 ans environ, ne cessant d’en prendre…

   Je ferai sans doute un billet sur ce « mange tes émotions » ou pour réfléchir à quelque chose que m’a récemment dit l’autrice Valéry K. Baran. Elle a assisté à une formation avec un toubib ayant dit que certains compensaient certains pépins par la drogue ou l’alcool. Finalement, je ne l’ai fait que par la bouffe. Et je pense avoir passé ce cap récemment, en plus.

T’irais pas un peu dans tous les sens, là, Stephie ?

    Ouais, parce que c’est douloureux pour moi, en fait. De se sentir lourde déjà, de se sentir limité dans ses déplacements. De ne plus vouloir danser car on trouve ce gros corps qui bouge complètement ridicule. Mal à l’aise devant les élèves, pendant les dédicaces. A se demander si je vais pouvoir m’asseoir sur une chaise, si elle ne va pas se casser. A ne pas pouvoir attacher une ceinture dans un bus car elle est trop courte…

    A ne plus aimer mon corps nu pendant que je fais l’amour. A éviter stratégiquement certaines positions qui me mettraient à l’agonie cardiaque…

    Ce billet est déjà bien long. Je reparlerai du poids bientôt, d’une manière ou d’une autre. Du rapport au corps, dans son acception la plus large et pas que pour moi.

    Sinon, j’espère lire vos nombreux commentaires (sauf si c’est pour me parler de régime, ah ah ah).

28 réflexions au sujet de “Moi en double – Navie / Audrey Lainé”

  1. J’aurais tellement à dire ! Surtout sur le regard de certains proches et de leurs réflexions. Si tu prends du poids, c’est que tu manges trop. Et ben non ! Zut et crotte !
    Biz Stéphie !

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  2. Ah la la….. le sujet est faste et tellement différent suivant les personnes. J ai eu ma visite médical du boulot il y a pas longtemps et je suis tombée sur une infirmière géniale. Elle m a demandé depuis quand j étais en surpoids… je lui ai répondu depuis l adolescence. Elle m a répondu que ma prise de poids était pour me défendre des agressions extérieur et que maintenant j etais adulte et que j etais capable de me défendre toute seule et qu’ il fallait que je laisse partie ce surpoids qui me pourri un peu la vie quand même….. car je ne suis pas extérieurement la personne que je suis à l intérieur…. J ai trouvé ça « mignon » sa façon de voir les choses et je suis d accord avec elle. Ce sont des kilos émotionnels que je me trimbale

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  3. Je comprends tout ce que tu dis, je le ressens, je l’ai ressenti (et même si le poids n’est peut-être être pas le même) je compte lire cette BD ! Je ne vais pas te conseiller de régime (parce que je n’en ai pas trouvé qui marche vraiment) mais plutôt la sophrologie qui m’a souvent aidée et vers laquelle je pense me tourner à nouveau. Ça ne fait pas maigrir mais ça fait du bien à la tête et comme beaucoup de nos kilos sont stockés là… et je t’embrasse!

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    • On m’a parlé kinésiologie et j’avoue que j’ai bien envie de tenter 😉
      Et les régimes, en fait, ça ne marche pas.
      Je dois trouver mon équilibre en fait, qu’il soit alimentaire et de manière plus générale.
      Ce n’est pas simple tous les jours mais j’ai pourtant l’impression d’aller dans la bonne direction 🙂

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  4. Parler de ce sujet qui te touche pour démarrer ta « semaine sans complexe »… je trouve finalement que c’est un signe fort. Tu es sur la bonne voie, même si la route sera peut-être longue <3

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  5. Comme je te comprends… Moi qui aie ma propre palette de complexes. Mais si je peux me permettre, la beauté la plus vivante et vibrante, je trouve, est celle qui se lit dans les regards et les éclats de rire… Alors, oui, tu es Belle avec un grand B ! BISES !!!

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  6. Coucou Stephie !
    J’aime beaucoup ce premier article.
    Un peu comme toi, je me trouvais « grosse » quand je ne l’étais pas.
    Après mes deux grossesses, j’avais retrouvé mon poids de forme, avec deux enfants en bas âges avec un an d’écart, c’était chose facile.
    Mais, mon corps à décider autrement quand les premiers problèmes de travail, donc d’argent sont arrivés.
    Mon stress est passé dans le grignotage… Depuis, les années sont passées et d’autre stress de la vie sont apparus, j’ai appris à les surmonter et maintenant, après une période de stabilisation, mon corps à enfin eu le déclic. J’ai bien sûr changer quelque trucs dans ma façon de manger, pour ma santé et mon bien être. Je suis gourmande, adore cuisiner et faire de la pâtisserie, donc je dois quand même faire attention. Mais pas de frustration. Et un peu d’activité physique au quotidien pour rester en forme. Je ne suis pas à mon poids de forme, mais j’ai passé plusieurs paliers et je reste optimiste.
    J’aime mon corps avec ses rondeurs, (mon mari aussi 😉 ) donc je ne suis pas prête à me débarrasser de tout mes petits kilos d’amour, mes petits boucliers du quotidien.
    À bientôt Stephie.
    Merci pour ton article.
    Bises.

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    • Merci pour ton long message.
      Ce qui est rigolo, tu vois, c’est que de la même manière, je n’ai pas envie de revenir à mon poids « initial ». Ce que je vise (au loin) est surtout un poids dans lequel je serais moins entravée. Parce que mes rondeurs sont aussi appréciées par l’homme que je fréquente…

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  7. Eh, ça me fait plaisir de voir que ce je t’ai dit t’a touchée. 🙂 Si ça t’intéresse d’aller plus loin, c’était une médecin faisant partie du groupe de médecins du GROS : https://www.gros.org/ J’ai trouvé leur approche absolument formidable (j’avoue, j’ai eu un coup de foudre) et je suis d’ailleurs très tentée de faire une formation avec eux, moi aussi (reste à se déplacer sur Paris pour ça – plus compliqué). Leur site vaut vraiment le coup, en tout cas, et il y a même la liste des praticiens affiliés.
    Concernant la BD, le dessin est très beau et c’est chouette que ce thème soit traité. ^^

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    • Oui j’ai commencé à lire des choses sur leur approche. Et merci, vraiment, pour ça et pour le reste. J’aime beaucoup lire et suivre tes mots, tes prises de position.

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  8. Le coup de la chaise qui risque de casser, ce n’est pas moi, mais mon conjoint que cela effraie (grand et costaud). Moi, c’est bien simple, je ne me regardais plus dans la glace depuis des années… Cet été j’ai perdu 4 kg (seule, loin de mon homme et triste du coup je ne mangeais plus beaucoup) Et cela a suffit pour que je reprenne un peu plaisir à m’habiller… Il suffit parfois d’un petit déclic. J’espère que je ne vais pas les reprendre !! 😉 Bref. Une bd que je vais lire bien sûr.

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    • Certes, mais on peut aussi être tolérant, c’est tout ce que demandent les gens « différents ». Et lire ce que ressentent d’autres, ça fait grandir l’empathie, je pense 🙂

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