Sept nuits – Alina Reyes – Le premier mardi

nuits    Neuf ans… voilà le temps que j’ai laissé dormir Sept nuits d’Alina Reyes dans ma PAL. Il était temps de l’en sortir.

    J’aime ce rendez-vous, Le premier mardi, c’est permis. Créé à l’origine pour lire des choses inavouables, dont certains romans grand public, il est vite devenu le rendez-vous du cul. Le jour où on sortait de nos PAL ces livres qui faisaient rougir. A cette occasion, j’ai aussi découvert des guides, qui ont fait évoluer ma sexualité. Dans la pratique certes, mais surtout dans mon rapport à mon propre corps. A ce que je désirais mais surtout à ce que je décidais. Alors, toutes ces lectures théoriques m’ont un peu détournée des fictions. Avec Sept nuits, c’est l’occasion, avec un court roman, de s’y remettre. Merci Noukette de me l’avoir prêté.

    Dans ce récit de seulement 75 pages, la narratrice nous raconte sept nuits d’amour. Elle y retrouve un homme qui va devenir son amant. Un homme avec lequel elle entretient des échanges depuis un an. Cet homme, elle ne l’a vu qu’une fois, dix-huit mois auparavant. Ils ont rendez-vous dans un hôtel, tous les soirs d’une semaine. Leurs corps vont enfin connaître la même rencontre que celle de leurs âmes. Mais les attentes de la jeune femme sont légèrement trompées. L’amant veut prendre son temps, et chaque nuit sera une nouvelle étape dans leur découverte charnelle.

    Ce livre est bien écrit, il manie les mots à ravir. Il joue avec nos sens, tel cet amant qui titille sa compagne et l’emmène tout doucement au bord du précipice. J’ai aimé la manière dont le « scénario » est mené, dont le désir n’est pas immédiatement assouvi. Alina Reyes mêle suggestions et mots crus, dans un va-et-vient surprenant, parfois inattendu. Certaines scènes ont parlé à mon imaginaire, m’ont faite frétiller.

Mais j’avoue ne pas avoir été séduite par l’ensemble.

    L’érotisme, c’est comme l’humour, ça ne s’explique pas. On ne donc pas peut prévoir si on va rire, on si on va être excité par une phrase, une situation. De plus, je pense que certaines expressions, maladroites à mon goût, que la présence d’un neveu lors de la septième nuit, m’ont un peu réfrénée.

    Mais ce que j’ai le moins aimé, surtout, c’est la caution permanente à l’amour et un texte dont le but ultime n’était que la pénétration. Je m’explique. Ces amants ne se sont jamais vus, et elle ne cesse de lui crier tout son amour… ça m’a gonflée, je l’ai pris comme une justification. On peut baiser de manière éhontée parce qu’on s’aime. J’ai envie de soupirer bruyamment, là. De même, on a l’impression que tout ce récit n’a qu’un but ultime : la pénétration… Toutes les autres nuits sont présentées comme excitantes, mais comme incomplètes. Et d’ailleurs si les fellations sont abondamment décrites (et ça ne m’a pas déplu), tout ce qui a trait au cunnilingus en revanche est à peine esquissé et suggéré en trois mots. J’ai trouvé que ce texte tournait surtout autour du plaisir donné à l’homme. Sous la plume d’une femme, j’ai trouvé ça vraiment dommage.

Noukette nous parle sexe au futur et l’Irrégulière arpente les chemins du désir.

 

4 réflexions au sujet de “Sept nuits – Alina Reyes – Le premier mardi”

  1. Ah oui, voilà une lecture qui remonte sacrément ! J’ai tout oublié mais j’aime bien la plume de Alina Reyes, à retenter d’ailleurs ! 😉

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