A crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk

crier    A crier dans les ruines est un premier roman déjà très remarqué de cette rentrée littéraire. Un texte qui prend ses racines dans la catastrophe de Tchernobyl.

    A crier dans les ruines, c’est avant tout l’histoire de  Léna et Ivan. Deux enfants, deux amis, deux complices. Année après année, leur relation évolue. Leurs peaux se cherchent, doucement. Mais en 1986, une terrible catastrophe va faire se croiser l’Histoire et leur histoire. Parce qu’après l’explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl, plus rien ne pourra être jamais comme avant. La famille de Léna fuit l’Ukraine pour aller refaire sa vie en France, tandis que celle d’Ivan n’au d’autre choix de de rester.

    Le roman raconte principalement la difficulté de Léna à s’ancrer quelque part, à traîner ses racines derrière elle, sans jamais parvenir à les planter quelque part, afin de continuer à bien pousser. Forcément, il lui manque sa terre. Et il lui manque Ivan. Le récit est émaillé des lettres qu’il lui écrit, sans jamais les envoyer.

    Je ne vous en dis pas plus, je ne voudrais pas trop en dévoiler.

Parler du roman de quelqu’un que l’on connaît.

   Une amie qui sort un premier roman, c’est à la fois une joie et une terrible angoisse. Une joie, évidemment, surtout quand on connaît l’excitation et la fierté d’une pareille aventure. Mais une terrible angoisse aussi forcément de ne pas aimer le texte de la personne qu’on aime. Et en parler ensuite… un vrai challenge.

C’est difficile d’écrire, et ça l’est encore plus de lâcher un premier texte. D’autant qu’aujourd’hui, tout le monde peut exposer son avis. Un roman, aussi bon soit-il ne peut pas plaire à tous. Chaque lecteur va croiser des livres, avec sa sensibilité, son histoire, ses attentes. Parfois, ça accroche. Parfois moins, parfois pas du tout. C’est le jeu.

A crier dans les ruines, un premier roman qui tient la route.

    Si je suis admirative du travail et de tout ce que soulève ce premier roman, je dois reconnaître que je suis un peu restée en marge. Tout d’abord, je n’ai rien ressenti pour le personnage de Léna, aucune empathie, malgré ce qu’elle traverse. Je n’ai pas accroché aux dialogues entre les deux enfants, ni à la voix d’Ivan adulte, à la fin du roman. Je ne les ai pas trouvées réalistes, accordées à leur âge ou à leur parcours. De même, si j’ai trouvé la langue très travaillée, j’ai trouvé que ça frisait parfois l’exercice de style. Il y a tant de comparaisons, qu’en lisant, j’attendais la suivante…

    Ce que j’ai le plus aimé dans ce roman, ce sont les lettres d’Ivan, que j’ai trouvées très justes et très émouvantes. Et j’ai aussi adoré le personnage de la grand-mère… ce qu’elle lègue à Léna, vers la fin du texte, m’a mis les larmes aux yeux. C’est selon moi le meilleur passage du livre.

    J’aurais sans doute voulu un peu plus de Tchernobyl, pas forcément dans ce le dur et le « glauque », mais j’aurais aimé me sentir un peu plus immergée, à certains moments.

    Si vous avez l’occasion d’aller écouter Alexandra parler de son livre, je vous le recommande chaudement. J’ai assisté à une petite table ronde à la médiathèque d’Alfortville, il y a quelques semaines et c’était passionnant. Alexandra a beaucoup confié sur son rapport à l’écriture, à ses origines. Mais aussi sur la très belle histoire de la rencontre de son roman avec son éditeur.

PS : Un petit clin d’oeil…

    … à ceux qui disent que la blogosphère est complaisante… et que les blogueurs ne sont plus capables de donner un avis sincère sur leurs lectures, car ils sympathisent trop avec les auteurs… la preuve qu’on peut aimer les gens, respecter leur travail, tout en exprimant ses bémols. Très subjectifs d’ailleurs, car la lecture l’est.

12 réflexions au sujet de “A crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk”

  1. J’aime beaucoup ton billet qui n’a pas du être facile pour toi d’écrire mais qui est sincère et honnête, et qui a le mérite de n epas être complaisant. Je partage ton avis, je suis aussi passée à côté, même si je suis heureuse pour Alexandra.

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    • C’est un premier roman que j’aurais été fière d’écrire. La plume est belle et prometteuse.
      Après pour les émotions, on n’est pas maître de ce qui se crée ou non

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  2. Mince mon commentaire n’est pas passé ce matin ! J’ai eu un début de lecture difficile avec ce roman ayant eu du mal à oublier moi aussi Alexandra, ses marottes et peut être aussi ses tics d’écriture. Un livre reposé puis repris plus tard et le charme a enfin opéré. Je crois que ce sont tes bémols qui m’ont le plus plu dans son roman on dirait. Et j’ai été emportée par la scène finale.

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  3. Ce n’est pas le premier commentaire mitigé que je lis sur ce roman. S’il me tombe sous la main, je lirai les premières pages, pour voir si j’accroche ou non !

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