Les âmes et les enfants d’abord – I. Desesquelles

ames-et-les-enfants-d-abord    Les âmes et les enfants d’abord est un roman qui interroge notre rapport à la mendicité. Mais un roman qui pourrait presque se faire essai.

    Ce texte raconte la « rencontre » entre la romancière et une mendiante à Venise. Certes, « rencontre » est un bien grand mot. Parlons plutôt d’un regard, d’yeux qui se posent sur la misère. De cette non-rencontre naît Les âmes et les enfants d’abord. La narratrice s’adresse à une mendiante surnommée Madame mais, à travers elle, interroge notre rapport à cette pauvreté qui se montre, toujours plus insolente, dans nos rues.

    Si les premières pages m’ont un peu semblé précieuses et le ton un peu en décalage par rapport au fond, j’ai rapidement été emportées. La réflexion sur la misère dans des pays tels que le nôtre est menée avec beaucoup de force. La narration est menée de telle manière que l’identification fonctionne. On croise tous la misère. On donne une pièce, quelque chose à manger. Ou l’on ne donne rien. On est mal à l’aise, on veut aider. Mais on se cache derrière un « je ne peux pas aider tout le monde ». On se donne bonne conscience. Par contre, que dire à nos enfants et à leurs interrogations si simples et si naturelles ?

    C’est d’ailleurs cette réflexion sur la posture de la mère face à son enfant qui m’a le plus intéressée. Comment élevons-nous nos enfants, quel regard veut-on qu’ils portent sur nous ? Un regard franc et honnête de la narratrice sur elle-même et sur sa manière de réagir. Un roman qui n’en est pas vraiment un tant il nous frappe de sa criante vérité. Un livre qui n’a besoin que d’une centaine de pages pour nous interpeller, un livre qui tient dans la poche et que l’on devrait tous avoir lu.

    Retrouvez également les avis conquis de Martine, Sylire, Yv, Lilly, Sabine, MicMelo, Mirontaine, Valérie, Alex

 

20 réflexions au sujet de “Les âmes et les enfants d’abord – I. Desesquelles”

  1. Une de mes proches me l’a offert, elle avait été bouleversée par le message de ce court livre. Et il nous touche en effet…

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  2. c’est effectivement cela le plus intéressant, comment en parler à nos enfants ? Comment dire la misère lorsque l’on ferme les yeux dessus ? Comment faire de nos enfants des gens ouverts aux autres et prêts à aider lorsque nous-mêmes nous n’aidons pas, par peur souvent ? Peur de quoi, d’ailleurs ?

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