Axel – Le prix de l’amour – BD de la semaine

Axel    Ce qui m’a donné envie de lire le Prix de l’amour ? L’auteur, Axel, dont j’ai aimé les deux titres précédents et ce magnifique corps noir en couverture…

    Le prix de l’amour d’Axel est la première BD que j’ai lue cette année. Dès que je l’ai vue passer sur les réseaux sociaux, je reconnais avoir fait les yeux du chat potté à la maison d’éditions, incapable d’attendre sa sortie. J’en profite pour remercier au passage la Musardine, maison d’éditions dont j’apprécie vraiment la ligne éditoriale, pour la confiance qu’elle m’accorde depuis de nombreuses années maintenant.

Valérie a la cinquantaine, et c’est une bosseuse acharnée. Alors elle a décidé de s’accorder des vacances au soleil. Mais que seraient des vacances sans sexe ? Surtout dans un lieu aussi paradisiaque que celui qu’elle a choisi. C’est donc avec Joao, superbe jeune homme noir, qu’elle va goûter les joies du corps. Valérie n’est pas dupe : c’est son argent qui attire surtout le jeune homme… Mais puisque tout le monde y trouve son compte… Et puis, il y a aussi Giorgio, l’italien qui travaille sur l’île et à qui elle commence par confier son aventure avec Joao…

    Après La Chambre de verre et la Tentation, Axel explore le désir et l’envie de plaire à la cinquantaine. Il ose parler de sexe tarifé, avec une femme prête à payer pour assouvir ses envies. J’ai trouvé cela intéressant et audacieux. Il montre la beauté du corps qui vieillit et qui porte son histoire avec lui. Et forcément, ça m’a plu aussi. Je n’aime toujours pas tellement les visages qu’il dessine, mais j’aime sa représentation des corps et du cadre. L’érotisme est central, tourné également vers les fantasmes féminins. Et Joao a beaucoup éveillé mon imagination… Giorgio un peu moins, mais je pense sincèrement qu’il aura son lot d’admiratrices. Dans l’ensemble, j’ai passé un bon moment à la lecture de cette BD.

Néanmoins deux points (de détail ?) m’ont empêchée d’embarquer complètement.

    Je ne dis pas que ce que je vais pointer relève d’une volonté de l’auteur, je n’en ai aucune idée. Je ne vais vous donner que mon ressenti de lectrice…

    Dans la première scène de sexe, avec Joao, le couple sort un préservatif, en gros plan. La scène est parfaite, le préservatif y est mis au centre, de l’ouverture de l’emballage jusqu’à l’installation sur la verge. A ce moment-là, Axel gagne un point : j’aime les auteurs érotiques qui prônent le safe sex. Cependant quand Valérie couche avec Giorgio… il n’est absolument pas question de préservatif… elle dit même vouloir sentir son sperme couler en elle. Pourquoi ? Parce qu’il est blanc ? Et Joao, noir, donc forcément plus susceptible de lui refiler une MST ?

    Ensuite, sur cette île, de nombreuses femmes blanches ont des relations avec des hommes noirs. Elles sont heureuses, ont le sourire aux lèvres. Sur le moment, je félicite l’auteur d’avoir abordé ce thème. Oui, les femmes aussi peuvent payer pour avoir du sexe. On comprend ces femmes qui ont envie d’être touchées, étreintes, etc J’ai vraiment apprécié, me disant qu’Axel, une fois de plus nous sortait de notre zone de confort en matière d’érotisme. Mais… on voit ces femmes à travers les yeux de Valérie… et c’est à travers ses réflexions, que j’ai carrément tiqué… toutes les autres femmes blanches, au bras de leurs dieux à la peau noire, sont grosses. Et elle se moque d’elles, mettant en avant que sans l’argent, elles n’auraient eu aucune chance avec ces hommes.

    Je n’écrirai pas clairement quels sont les deux mots qui me sont venus à l’esprit, parce que je ne veux pas prêter à l’auteur des intentions que j’ignore. Mais la lectrice ronde et mère d’un enfant métis que je suis n’a clairement pas aimé ces deux aspects du scénario…

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30 réflexions au sujet de “Axel – Le prix de l’amour – BD de la semaine”

  1. Oui forcément ça pose question… Pour le reste j’avoue j’hésite… A feuilleter pour me faire une idée mais de prime abord je ne suis pas emballée par le graphisme de ce monsieur…

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  2. Aïe, je comprends largement tes deux bémols. Même s’ils sont non voulus, ils sont là. Comme Noukette, ça me fait hésiter…

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  3. Super intéressants tes bémols, même si comme tu le dis tu ne préjuges en rien d’une volonté délibérée de l’auteur. Pour l’album en lui-même je suis plutôt réservé, il me faudrait le feuilleter pour avoir une idée plus précise.

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    • Je suis d’accord. Parfois, on véhicule de manière très naturelle, des clichés très désagréables. Et encore, je me suis beaucoup retenue dans le billet, car j’étais furax au plus haut point pendant la lecture

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  4. Les deux aspects du scénario que tu évoques sont vraiment dérangeants, je n’aurais pas aimé du tout ces discriminations. J’espère que tu auras des réponses.

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