Vous allez dire que je le fais exprès mais pour l’instant, cette rentrée ne m’amène que de belles lectures. Et celle-ci, pfiou… D’ailleurs, cela fait
presque deux semaines que je l’ai terminé et je n’arrivais pas à en parler. Sans doute parce que plein de phrases m’ont beaucoup touchée, dans mon initimité. Même si ce roman parle de la rupture de deux femmes, c’est un message bien plus général sur la rupture et sur le manque.
La narratrice raconte sa rupture avec Paola, son grand amour. Ce récit, c’est le long chemin vers la reconstruction de soi, de sa féminité, de sa sexualité avec quelqu’un d’autre que l’être aimé. On la suit donc dans sa quête et dans ses conquêtes. Et le chemin est des plus laborieux, semé de cailloux, de pièges, de tristesse aussi. La narratrice va tenter de combler le manque de Paola, dans les rencontres d’un soir, dans des tentatives de relations un peu plus longues… En vain… Et pourtant, quand l’autre ne veut plus, il faut bien tout recommencer de son côté.
Ce roman dit, avec des phrases courtes et bien balancées, toute la douleur de la perte de l’amour. C’est un roman qui prend aux tripes, qui prend à l’âme. Un roman qui ose la sensualité, voire la sexualité (certaines scènes sont très érotiques et auraient eu une belle place dans mon premier mardi du mois) et qui a suscité bon nombre de frissons lors de la lecture. Un roman qui n’a pas froid aux yeux.
Et comme je le disais au début de ce billet, cette histoire n’est pas seulement celle d’une femme qui se voit abandonnée par la femme qu’elle aime. Cette histoire bien que singulière prouve, si certains en cherchent encore des preuves, que l’amour et la douleur sont bien les mêmes et ce, peu importe le sexe de l’être aimé.
Un roman qui ne se raconte pas, juste un roman qu’il vous faut lire. Un premier roman en plus, la classe !
Un des nombreux passages que j’ai aimés :
« Le sexe n’y change rien. La désintoxication amoureuse a pour amis l’absence et la perception du temps. Mon corps vit trop de ruptures, il m’arrive de pleurer le matin, lorsque mon cerveau réalise avant mon corps la force du vide, le lit froid. Je sanglote comme l’enfant que je ne suis plus. Je me sens abandonnée. Mes crises durent quelques heures, en général. J’en sors épuisée, déprimée. Je ne sais plus qui pleurer exactement, Paola ou une autre. Peu importe, le processus est le même, j’active le dossier abandon. Il me faut pourtant quitter ces schémas. »
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