frere_de_sang    Voilà un roman dont je vais me souvenir longtemps. Un roman poignant, un roman violent, un roman choc. Ames sensibles s’abstenir.
    Un roman violent, oui. Mais aucune violence gratuite, je tiens à le signaler. Ce roman est à l’image de la vie des gens du Bronx, une réalité qui nous échappe tant elle semble être éloignée de nous. Et pourtant…

    Stony De Coco va avoir dix-huit ans et il se retrouve face à ses choix. Suivre les traces de son père et de son oncle et travailler dans la bâtiment ou suivre ses goûts et travailler avec les enfants. Et puis, il y a son frère Albert, huit ans, anorexique. Et sa mère, Marie d’une violence morale ahurissante et qui broie le petit Albert, jour après jour. Stony doit-il sauver sa peau ou rester et tenter de protéger son petit frère comme il peut. Et l’entourage n’est pas mieux loti. C’est un microcosme qui vit dans une réalité très différente de ce qu’on peut imaginer. Une réalité dans laquelle la violence, le sexe trash et l’alcool sont rois. Un monde dans lequel on ne peut être un enfant, ni une femme. Mais peut-on réellement y être un homme ?

    Ce roman m’a vraiment remuée, choquée. A la lecture des premières pages, j’ai pensé que tout ceci relevait de la violence verbale gratuite. Et petit à petit, le monde s’installe devant nos yeux. Et finalement, les scènes les plus violentes ne sont pas celles qui sont peintes de la manière la plus crue. La vision des rapports hommes-femmes est très difficile, les relations sexuelles y sont une lutte. La violence infligée au petit Albert est insoutenable et la méchanceté de Marie m’a tiré des hauts-le-coeur.
    Je sais que certains d’entre vous vont mettre en commentaire que c’est trop dur pour eux. Mais je pense qu’il faut aussi se forcer et regarder plus loin que le bout de notre rue. Et que le minimum est au moins de prendre conscience de la violence du monde. C’est certes une fiction mais on devine à quel point le vraisemblable est ici proche du vrai.

    Je remercie babelioet les Editions Presses de la Cité pour la lecture de ce roman que je ne suis pas prête d’oublier.