J’avais adoré le premier roman ayant ouvert, chez Flammarion Jeunesse, la collection « Emotions ». Ce livre-ci Je-renaitrai-de-vos-cendress’inscrit dans le sentiment de la colère. Elisabeth Brami raconte l’histoire de Shosha, lycéenne à fleur de peau qui vit très mal son année de Terminale et en veut terriblement à sa mère qui lui a avoué ne pas avoir souhaité cette grossesse. Difficile pour une adolescente de se construire alors qu’elle a la sensation profonde de ne pas avoir été désirée. De plus Shosha le sent bien, on lui cache des choses. Notamment au sujet de cet oncle, Yanek, suicidé des années auparavant et dont le seul nom est un véritable tabou. Ce roman est donc le journal de Shosha, dans lequel elle consigne ses humeurs mais également des poèmes qu’elle écrit avec son coeur, sa peine et surtout sa colère.

    Comment dire ? Ce roman ne m’a pas cpnvaincue. Cette adolescente irascible m’a singulièrement tapé sur les nerfs, notamment dans la première moitié du roman. Je sais très bien que l’adolescence est un cap très difficile à passer, période pendant laquelle nombre des jeunes ont du mal à trouver leur place dans leur corps, dans un groupe, dans leur vie en devenir. Mais franchement Shosha n’a aucun problèle justifiant une telle déferlante de colère… 

    La seconde moitié du texte m’a un peu plus intéressée car tout tourne autour de ce secret qu’on lui cache. Néanmoins, je peux vous garantir que pour la lectrice que je suis les simples noms de l’héroïne et du roman ont suffi à me donner les bons horizons d’attente et à savoir dans les grandes lignes ce que j’allais y lire.

    Quel lecteur un peu attentif n’aura pas saisi que tout est en rapport avec la Shoah ? Quel lecteur un minimum averti a appris quoi que ce soit sur le sujet ? Certes, je me dis que j’ai peut-être déjà trop lu sur ce sujet, ou trop lu tout court, mais j’ai trouvé les ficelles vraiment grosses, que rien n’était bien nouveau du point de vue « documentaire ». Alors où réside vraiment l’intérêt ? La forme du journal ? Déjà fait… La révolte adolescente ? Déjà fait ? Le secret de famille ? Déjà fait… Les poèmes entre les chapitres ? Alors là, je peux tolérer ça d’un adolescent mais que l’auteur nous impose un tel supplice sans que réellement cela amène grand chose à la trame narrative, là, j’ai envie d’appeler au secours… 

    Au contraire, j’ai aimé le choix des citations et toutes les réflexions littéraires et philosophiques dont l’auteur nourrit son roman. Shosha nous fait même parfois grâce, entre deux colères, de traits d’esprit rafraîchissants et de traits d’humour particulièrement à propos. De fait, je me demande pourquoi l’auteur, avec toutes ces qualités, ne n’est pas montrée plus exigeante dans sa trame narrative. En effet, j’ai trouvé certaines ficelles vraiment grosses et j’aurais bien donné quelques soufflets à cette adolescente agaçante.

    Je file voir ce que mes comparses Anne-Sophie et Lasardine ont pensé de ce roman.