juste avantPrésentation de l’éditeur

Voici un texte qui alterne poésie douce et drôlerie franche. Par la voix d’une très vieille dame sur son lit de mort, et par celle de son arrière-petite-fille, une jeune femme que la vie moderne bouscule, cinq générations parlent. Face aux duretés de la vie, face à la mort qui sème la zizanie, leurs histoires transmettent une gaieté indéfectible. Un premier roman, un récit court qui traverse le siècle, réussite rare de vigueur et de simplicité.

 

Mon avis

    Comme souvent en ce qui concerne les premiers romans français, force est de constater que Fanny Saintenoy s’engouffre dans une brèche au détour de laquelle on aurait pu l’attendre : un roman qui puise dans son vécu. Certes, Juste avant se lit avec beaucoup de facilité et même – soyons fous – avec plaisir, mais on est en droit de se demander ce qu’il amène à l’horizon culturel français.

    Au niveau de la narration, rien de bien original : l’alternance de deux voix de femmes, celle de Fanny et celle de sa grand-mère Juliette surnommée Granny ; la plus jeune au chevet de l’autre qui, dans le coma, sent la vie doucement quitter son corps. Les passages dans lesquels la narratrice est la vieille femme sont consacrés à un retour sur sa vie et sur celle des filles de sa lignée, d’elle jusqu’à Milena l’arrière petite fille. Alors qu’elle est sur le point de mourir à tout instant, elle prend le temps de nous narrer sa vie par le menu. Soit dit en passant, nous remercions d’ailleurs les présences divines qui veillaient sur elle de ne la laisser partir qu’après avoir eu le temps de tout se remettre en mémoire… De temps en temps, la voix est rendue à Fanny, sa petite fille, qui se demande ce que perçoit réellement sa chère Granny.

    N’y allons pas par quatre chemins, Juste avant est certes un roman touchant (si si un cœur se cache quelque part dans les tréfonds de la lectrice qui écrit ce modeste billet) qui a dû faire beaucoup de bien à l’auteur ; c’est un témoignage très doux, un bel hommage d’une femme à sa grand-mère, un roman qui parle de la peur de la mort et de ce qui lui succède. On peut être touché également par le destin de ces femmes duquel les hommes semblent en quelque sorte exclus, sorte de maillons faibles chacun à leur façon. Mais pitié, personnellement, j’en ai assez de ces romans qui n’apportent rien de nouveau au lecteur. Je peux être ravie de constater que l’écriture fait du bien à qui la commet, mais en dehors du fait que l’auteur est dotée d’une plume honorable, qu’elle nous comble de quelques jolies phrases et que les deux protagonistes peuvent sembler sympathiques à certaines lectrices, rien de bien neuf ni de bien transcendant ni dans le style, ni dans les choix narratifs, ni dans la thématique.

    Et je vous le donne en mille, le roman s’achève sur la mort de la grand-mère qui se laisse doucement partir. Je ne remets en rien en cause le fait que c’est sans doute un moment que l’auteur a eu besoin de mettre en mots, mais franchement on peut tout de même attendre plus, même d’un premier roman.

 

    Roman lu dans le cadre des 07_chronique_de_la_rentree_litteraire.

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