Ce roman est le récit, non
historique, des journées qu’aurait vécues Mohammed avant qu’il n’entende la
parole d’Allah dans la caverne, avant qu’il ne devienne le prophète. L’auteur
insiste bien dès l’exergue sur le côté fictionnel de son écrit.
Voilà longtemps que je voulais découvrir
la plume de Driss Chraïbi, notamment parce que je connais mal les auteurs
originaires du Maghreb et que c’est un imaginaire qui m’attire.
Ce roman n’est pas facile d’accès. Il faut
d’abord s’habituer à la polyphonie qui parcourt ses pages. Deux typographies,
deux voix ; parfois même, on entend souffler celle d’Allah à notre
oreille. Une écriture puissante, imagée et poétique que le lecteur doit
apprivoiser. Un rythme qui mime souvent l’incantation, passant de phrases
courtes au flux insolent à une ampleur et à une douceur qui viennent redonner
souffle au lecteur.
On suit donc celui qui sera le prophète de
la religion musulmane dans les derniers instants avant la révélation. Il
rencontre Khadija, celle qui va faire de lui son époux et le soutenir. Mohammed
est un homme comme les autres, simple et pas particulièrement hardi. Mais c’est
lui qui va être choisi et les voies de Dieu sont impénétrables.
Je n’ai pas été transcendée par le fond de
ce roman dont la narration ne semble pas être l’essentiel, certains passages
étant davantage des tableaux que des passages narratifs. La voix semble vouloir mimer parfois la litanie de la
prière. J’ai donc été charmée par la plume, par le chant des phrases. Il me
faudra revenir à cet auteur.
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