L’histoire est simple et totalement attendue. Le narrateur a été été marié deux fois, il a de grands enfants. Et il redécouvre l’amour sous les traits de Charlotte, bien plus jeune que lui. Sauf qu’elle va le tromper… et que c’est par un texto enflammé sur le téléphone de sa belle qu’il découvre cela.
Mufle est donc le récit à la première personne de cet homme qui se sent bafoué, trahi mais qui ne la quitte pas pour autant. Ce roman est donc une longue suite de plaintes, de relents d’amertume et de rancoeur. Certes, seulement 114 pages mais qu’il fut long de les traverser. Pourquoi ?
Tout d’abord, le sujet est déjà tellement banal… mais bon, on sait bien qu’en littérature, on peut toujours dire de nouvelles choses sur un sujet qui paraîtrait de prime abord éculé. Donc pourquoi pas ? Mais je dois vous avouer m’être ennuyé tout du long avec ce personnage qui n’a aucune fierté, aucun amour-propre, une sorte d’amant-bulot que j’aurais sans doute moi aussi trompé plus qu’à mon tour. Remarquez, non, c’est le type que l’on quitte, surtout… Un anti-héros, me direz-vous ! Ah oui, mais bien sûr, quel talent ! Sauf que non, vraiment pas. En effet, je pense que ce qui m’a le plus déplu au final, c’est l’écriture. J’ai été étonnée de ce style simpliste et minimaliste. Les phrases courtes s’y enchaînent avec une lenteur navrante. Sujet-verbe-complément ; sujet-verbe-complément. Et ainsi, à l’infini. Et ne me parlez pas de style incisif, de volonté affichée d’écrire ainsi… parce que là, je risquerais de penser que moi aussi, je peux écrire un roman.
En bref, un rendez-vous raté pour moi : pas de style, pas d’intrigue, pas de plaisir.
Ce livre figure dans les livres en compétition pour le prix des Lecteurs de .
D’autres avis : Noann, Du soleil sur la page, Clara ainsi que sur le site de L’Express.
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