nouvelles contemporaines  Avec moi, les nouvelles c’est quitte ou double. En effet, j’aime les romans-fleuves dans lesquels on passe vraiment du temps avec les personnages, les sagas qui nous traînent sur des décennies. Alors pour me séduire avec une nouvelle il faut maîtriser l’art de la concision. Mais, quand dans un même recueil, vous avez trois auteurs dont vous avez aimé les romans, vous avez envie de tenter.

    La toute première nouvelle est celle de Delphine de Vigan, dont j’ai adoré No et moi (mes élèves aussi d’ailleurs). Le petit récit qui ouvre donc ce recueil m’a enchanté dès le titre qui est un jeu de mots : Comptes de Noël. Une jeune enfant qui compte tout dans sa vie. Jeune prodige, elle se cache derrière les ombres pour encaisser la difficulté du quotidien, dont un père parti on ne sait à quel bout du monde. Une petite nouvelle, toute simple, pas une nouvelle que l’on pourrait qualifier d’à chute. Une tranche de vie simplement, un petit morceau de temps sur lequel on accompagne une enfant et sa manière d’affronter le monde. J’ai beaucoup aimé la maière dont l’auteur arrive à narrer du point de vue de l’enfant, sans tomber dans la dérive du langage enfantin que je ne supporte pas dans les écrits.

    Ensuite, c’est Thimothée de Fombelle, auteur de Tobie Lolness et Vango, qui prend le relais avec plusieurs micro-nouvelles que je qualifierais même de fragments. J’ai adoré ces petits textes qui offrent à chaque fois, un bref regard sur l’histoire de personnages. J’ai eu cette impression de fugacité, un peu comme lorsqu’on se promène et que l’on aperçoit une scène privée à travers une fenêtre ouverte : hop, un petit morceau d’histoire et hop, on retourne à notre vie. De jolis thèmes dans ces textes : la vision très belle d’un professeur sur ses élèves de banlieue sensible, celle d’une petite fille et d’une histoire de sapin, celle très touchante d’un SDF très particulier, celle d’un chômeur et de sa dignité. Je ne peux vous en dire plus, ces textes sont à lire d’un souffle.

    Pour terminer, j’ai été ravie de retrouver la plume de Caroline Vermalle qui m’avait fait l’honneur de m’envoyer son premier roman L’avant-dernière chance, que vous vous devez de lire si vous n’avez pas encore eu le bonheur de le faire. Deux petites nouvelles, donc. La première, « Le dernier tour », c’est l’histoire du lien très fort et très particulier entre Gaston, le vieil homme du manège, et Louis ce jeune homme auquel il semble si attaché. Tout cela sous les yeux de Leïla. Une magnifique nouvelle qui, en plus de ses jolis mots, trouve toute sa force dans sa chute, qui m’a remué le coeur. La deuxième nouvelle, « La fille du déménnageur » est aussi très belle, une histoire de jeune fille, d’appel au secours, de couple divorcé et d’un père qui ne recule devant rien pour prouver son amour. J’ai vraiment trouvé très belle cette histoire et j’ai aimé comment en si peu de pages, l’auteur parvient à nous faire entrer dans une vraie histoire avec une multitude de personnages auxquels on s’attache. Je trouve difficile de créer un tel setimet d’empathie aussi vite. Caroline Vermalle manie à la fois sa plume et l’art de la concision, c’est dit.

    Retrouvez également l’avis de Leiloona