eveilleurs1    Voilà un titre dont tout le monde parle en ce moment. Il n’en fallait pas plus pour qu’avec Pimprenelle, nous n’en fassions notre LECTURE DU DIMANCHE.

    Dans un monde qui a succédé au nôtre, les jumeaux Jad et Claris tentent de vivre malgré la disparition de leur mère Sierra. D’autant qu’Eben, leur père, s’est retiré de tout depuis qu’il a compris qu’il ne retrouverait pas Sierra.

    Le royaume de Salicande, dans lequel évoluent les personnages, semble un monde préservé de tout notamment car il se suffit à lui-même et évite au maximum les rapports avec les autres contrées. Mais qu’a-t-il bien pu se passer aux XXIe et XXIIe siècles pour qu’il ne subsiste rien de ce qui y a existé et pour que cette époque soit même oubliée et tabou. Et que sont tous ces phénomènes bizarres autour des jumeaux ? Que sont ces dons mystérieux qu’ils semblent développer chaque jour ?

    Voilà mon coup de coeur jeunesse de l’année, et ce, sans commune mesure. Ce roman a tout pour lui : le style, l’histoire, les références littéraires, les citations délicieuses sur la lecture et l’écriture, des personnages superbement construits, une réflexion sur l’évolution de notre monde.

    Les jumeaux sont des personnages complexes et fort bien construits. L’auteur joue bien évidemment sur le côté supposé fusionnel et crée deux êtres très différents mais fonctionnant comme les deux pièces d’un puzzle puisque les deux personnages sont vraiment complémentaires. Chacun des deux a un tempérament très particulier, des envies et des aptitudes très différentes. mais l’amour qui les unit est vraiment très fort.

    J’ai beaucoup aimé la famille Borges : le libraire aveugle et son épouse nomade de l’Ecriture, ainsi que leurs enfants si particuliers. De plus, ils détiennent des cahiers contenant un témoignage de ce que fut le monde avant la catastrophe.

     Le texte est jalonné de références littéraires car Claris est une grande lectrice et qu’elle se régale du Seigneur des anneaux, d’Harry Potter, du Monde de Narnia et de bien d’autres romans. Et de trouver mention de tous ces personnages renforce la valeur littéraire de ce roman.

    On est littéralement embarqué dans cette histoire qui est vraiment différente et bien plus aboutie que tout ce que j’ai pu lire ces derniers temps. J’ai d’ailleurs crié de dépit à la fin du volume car j’ai commandé le deuxième chez ma libraire et ne l’aurai pas avant la semaine prochaine.

    Histoire de vous allécher, quelques très jolies phrases :

     » Le Vrai Lecteur n’est pas celui qui comprend ce que l’auteur a voulu dire. Le Vrai Lecteur est celui qui, en lisant, réinvente le livre. Et s’il lit autre chose que ce qu’a écrit l’auteur, alors celui-ci a gagné son pari, il a fait son travail. »

     » Le Vrai Lecteur court tous les risques. Celui de savoir ce que les personnages ne savent pas. Celui de ne pas savoir ce que savent les personnages. Celui de comprendre autre chose que ce que voulait l’auteur. Le Vrai Lecteur s’en fiche, il voyage… »

     » Lire est un voyage. On ne peut pas arriver avant d’être parti. On ne peut pas partir sans avoir envie d’arriver. Mais : être entre ! Là, réside le vrai délice : le parcours. La lecture. »

    Dans la journée, l’avis de Pimprenelle également !

Calepin